Aussi étonnant que cela puisse paraitre c'est avec cet album que j'ai découvert Dream Theater car c'est sûrement leur album le plus difficile d'accès. Le chant de James Labrie est plus hargneux que sur les autres disques et je trouve que c'est vraiment sur ce disque qu'il montre tout son talent et l'étendue assez impressionnante de son registre. Jamais Dream n'a sonné aussi Heavy et froid que sur cet album, jamais la guitare de Petrucci n'a sonné aussi Heavy et agressive. Un excellent point pour la production d'une clareté et en même temps d'une froideur exceptionnelle, qui est en grande partie responsable de l'ambiance très sombre et très particulière de ce disque. Les morceaux les plus heavy (impressionnant enchainement the mirror/lies) y cotoient à mon avis le meilleur instrumental de Dream, l'excellent Erotomania, les ballades comme The Silent Man et les morceaux épiques comme Voices.
A noter que c'est le dernier disque avec Kevin Moore, ce qui marque la fin d'une époque. Car pour moi aucun de ces successeurs ne le surpasse au niveau de l'inventivité sur les sons et les ambiances qu'il créait. Les parties instrumentales étaient bien mieux maitrisées et beaucoup plus intéressantes dans cette période que maintenant (ou on a l'impression qu'elles ont été mises pour juste montrer les prouesses techniques du groupe) car bien qu'étant un technicien hors pair, Kevin Moore n'oubliait jamais sa musicalité, ce qui fait parfois défaut à Rudess dont je n'aime pas vraiment les solos.
Et le génial claviériste, comme pour nous faire regretter encore plus son départ, nous gratifie d'un magnifique Space Dye West en guise d'adieu, sniff. Merci pour tout Kevin.
En tout cas l'un des meilleurs disques de Dream Theater.