DREAM THEATER est un groupe très prolifique compte tenu de la complexité de ses albums qui contiennent toujours de longs morceaux aux arrangements et structures très complexes.
"Octavarium" est plus varié que son prédécesseur, moins rentre-dedans, mais malheureusement cet album se perd assez souvent dans des circonvolutions alambiquées qui semblent ne pas avoir de rapports entre elles comme si c’était une suite de courts titres mis bout à bout. Le dernier titre, "Octavarium", est en ce sens emblématique de cette dilution, de cet éparpillement qui donne l’impression de morceaux où l’énergie musicale et émotionnelle est disparate. Trop longs à démarrer, certains refrains niais et pompiers (comme sur "I Walk Beside You" où j’ai eu la désagréable impression d’entendre de la variété) viennent souvent entâcher des titres qui contiennent quand même de très bons passages.
Attention, cet album est loin d’être mauvais et présente de véritables pépites comme le morceau d’ouverture "The Root Of All Evil", l’exceptionnel "Panic Attack" avec des riffs très incisifs et le très correct "Never Enough".
Un disque pas désagréable qui néanmoins ne parvient pas à faire la synthèse entre "Six Degrees Of Inner Turbulence" (aux ambiances progressives) et "Train Of Thought" (très heavy pour ce groupe). Certains passages sont ennuyeux et quelques titres, notamment le dernier morceau, sont mal équilibrés.
En écoutant cet album on passe d’un état émotionnel à l’autre sans transition, sans préparation et quand certains passages sont ratés, le sentiment de frustration est important. On aimerait que certains moments durent plus longtemps pour en profiter ou que d’autres passages moins réussis s’estompent avec des transitions nous emmenant dans d’autres directions.
Des sentiments contradictoires se télescopent en permanence et c'est assez agaçant. Mais c’est aussi ça la musique : ne pas laisser indifférent est le plus important et peut-être que cet album me demande trop d’efforts et que le problème vient de moi.
J’ai plus un désaccord avec cet album (tout en étant prêt à accepter une contre argumentation constructive qui ne vient jamais sur "Octavarium", ou que je ne suis pas capable de percevoir) qu’une véritable relation amour/haine. Mais DREAM THEATER a le mérite de sortir des sentiers battus et de l’éternel ambivalence du “J’aime/J’aime pas“.
Complexe et déroutant. 3 étoiles donc, car je suis toujours en pleine expectative.