L’attente fut longue et le résultat contrasté.
Que de temps est passé avant que ne s’impose la conclusion ! Maintes fois le disque fut lancé sans rien laisser à son achèvement que la sensation d’un potentiel presque manifeste mais impossible à cerner, à raccrocher à quelque mélodie pour l’illustrer. Parfois même, je me suis surpris à constater la fin du disque que bien après sa dernière rotation. Étrange comme "Time" a poussé l’esprit à trouver meilleure occupation ailleurs que le long de ses mélodies.
Le problème avec la seconde œuvre de WINTERSUN, je l’attribue à sa structure indécise. Alterner le rythme de cette manière, le long de titres interminables (trois excèdent les huit minutes), c’est empêcher d’en synthétiser tout propos. WINTERSUN joue sur l’imaginaire, mais celui qu’il se veut mettre en scène manque d’une ligne directrice clairement établie.
Alors le temps a passé et enfin l’album planté les repères nécessaires à tout dessein d’analyse. L’intro de quatre minutes, globalement creuses pour une telle durée mais intéressante quand les cuivres synthétiques (je les entends comme tels) prennent de l’ampleur, les chœurs vikings de "Sons Of Winter And Sorrow", les orchestrations qui se hissent tel un mat dressé pour voguer vers la conquête puis le refrain mélancolique de "Land Of Snow And Sorrow" ou encore les chœurs de "Time", autant d’éléments accrocheurs auxquels ma persévérance a longtemps dû sa ténacité.
Aujourd’hui, je peux l’affirmer, "Time" est un bon disque. Mais riche, trop riche, parsemé de hauts faits qui, à vouloir développer une épopée ambitieuse (on n’en attendait pas moins de Jari Mäenpää), égarent l’auditeur.
Jari Mäenpää a condensé huit ans d’inspiration contenue sur un même album. C’est trop et repousse la pleine confirmation d’un talent incontestable à plus tard.
Pas en 2020 quand même ?