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DEATH MÉLODIQUE  |  STUDIO

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2004 3 Wintersun
2012 3 Time I
2017 1 The Forest Seasons
2024 Time II
 

2017 The Forest Seasons
 

- Style : Aephanemer, Aether Realm, Skyfire, Raintime, Kalmah, Children Of Bodom, Catamenia, Brymir, Blackguard
- Membre : Induction, Nightwish, Naildown, Arthemesia, Trees Of Eternity, Amberian Dawn, Cain's Offering, Swallow The Sun
- Style + Membre : Imperanon, Ensiferum, Norther
 

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WINTERSUN - Time Ii (2024)
Par REMISSA le 4 Septembre 2024          Consultée 1908 fois

Paris, vingt-septième et dernier étage d’un gratte-ciel, dans les bureaux de l’étage réservé à l’équipe de Nightfall In Metal Earth, un trente août de l’an deux mille vingt-quatre à huit heures cinquante-neuf minutes.

Jeff Kanji, sortant de l’ascenseur, l’air désabusé : Mesdames, messieurs, réunion de crise, dans le bureau ovale, pronto.

Fenryl : ENCORE ?! C’est la cinquième fois ce mois-ci ! Qui a encore pété une durite, c’est Posi qui a réussi à s’échapper de la remise et qui a posté une fake news sur le Discord en teasant le retour de Canard ? Il n’avait pas été condamné à réécrire à la mano toutes les archives avec les consonnes en rouge et les voyelles en vert ? Il en était à quelle lettre d’ailleurs ?

JK, abattu : Au D. Non, pire. C’est Remissa. J’ai eu un appel de Lariboisière, ils l’ont récupéré à poil et transi de froid dans une flaque d’eau en bas de chez lui. C’est en rapport avec le dernier WINTERSUN, je savais que je n’aurais pas dû lui céder, putain.

John Duff, l’air coupable : Merde, j’ai ma part de responsabilité aussi en tant que mentor, je savais qu’il avait l’esprit fragile le pauvre garçon… Il l’attendait tellement, ça faisait des mois qu’il nous bassinait à décompter les jours un par un sur l’entièreté du tableau de l’open space… On sait ce qu’il s’est passé ?

JK : Apparemment, il a écouté l’album en boucle de minuit à cinq heures, avant que ces salauds de livreurs UPS 24/24 ne lui livrent un colis suspect : une glacière.

Kol, taquin : Je sens que ça va devenir marrant.

JK, agacé : Un peu de sérieux bordel, avec toutes vos conneries, on va finir par se faire résilier le bail du penthouse ! Kol, dois-je te rappeler que depuis que tu as saupoudré des paillettes roses dans le fauteuil de Storm "pour égayer son bureau tout tristoune couleur vantablack", il déprime tellement qu’il ne publie plus qu’une chronique tous les DEUX jours !

Storm, hagard : Du rose putain… du rose…

JK, tentant de cacher son hilarité : Reprenons. Remissa avait commandé directement auprès de Jari Maenpää un échantillon de ses fluides corporels, pour sa "collection" selon ses dires, et -

Mefisto, interloqué : Comment ça ses "fluides" ?!

JK, coupant court au suspens : … Il a acheté un flacon d’urine à Jari, deux sacs Picard remplis de glace finlandaise, et il s’est roulé dedans jusqu’à l’hypothermie. Une sorte de rituel d’illuminé. Je n’en sais pas plus. On a juste retrouvé une vingtaine de post-its humides où il a visiblement griffonné sa chronique. Lisons-là, ne serait-ce que par respect de son "effort" je vous prie.

Haplo : Un proverbe dit pourtant, "Lorsque le froid blanc sera là, ne mangez pas la neige jaune".

Wën : … C’est pas dans The Witcher III ça ?

JK : Vos gueules, je lis :

- - -

"Cher journal. Il y a douze ans, je n’étais encore qu’un étudiant moyen, créchant dans sa résidence moyenne, à faire des études qui ne l’étaient pas moins, mais me pignolant déjà sur la moindre cacahuète que pouvait me lancer Mäenpää. Il aura fallu que je poste l’année dernière une Kro-X sur "The Forest Seasons" - vaine tentative d’expiation et surtout d’une faux-culterie à l’égard d’un album, qui, malgré sa qualité relative, avait fait perdurer la flamme que j’entretiens depuis toujours à l’égard WINTERSUN - pour que Jari tease comme il sait si bien le faire l’arrivée de "Time II". Si j’avais su que ce simple geste ferait de moi l’oracle annonciateur de la résurrection de notre blondinet préféré, j’aurais postulé chez NIME bien plus tôt.

Douze ans donc, et une coupe de cheveux du protagoniste plus tard, me voilà enfin face au deuxième volet de la saga "Time". J’attends que la tremblote d’excitation redescende, et lance plus que fébrilement mon lecteur streaming à minuit pile, moment exact où je prends la plume pour écrire cette bafouille. La ligne éditoriale de NIME proscrit d’étudier les albums en track by track : je n’en ai que faire, l’événement (car il s’agit au moins de cela au bas mot) est en droit d'outrepasser les règles.

"Fields Of Snow" ou plutôt "When Time Fades Away 2.0" démarre et me projette instantanément plus d’une décennie en arrière. Cette ambiance japonisante qui vêt de la tête aux pieds la galette et l’ajout progressif des (sur)couches instrumentales installe avec délectation durant quatre longues minutes les starting blocks de "The Way Of The Fire". C’est à cet instant précis, à minuit quatre, que mes doigts se croisent à m’en péter les phalanges. Jari, ne merde pas tout, je t’en supplie.

Le titre s’élance sur les chapeaux de roue, et est fidèle à ce Death Mélo teinté de Black qui est la signature de WINTERSUN. Il faut attendre encore près d’une minute avant que Mäenpää ne profère un "Fire" énergique, presque aguicheur, je dois l’admettre. Ce qui frappe immédiatement dans le maelstrom - ce foutoir savamment organisé - sont les fûts de Hahto, absolument brutalisés et cadençant de façon impressionnante un morceau s’inspirant tout de même fortement de "Sons Of Winter And Stars". Je m’efforce de ne pas relever le son curieux de la caisse claire, et je comprends très vite que de la structure de l’album jusqu’à l’ossature des tracks, tout sera un écho du premier volet… J’aime me réconforter dans une forme de familiarité, certes, mais cela expose fatalement à la comparaison… Ainsi "The Way Of The Fire" se révèle solide, moins pompeux que son alter ego, - peut-être pour le meilleur pour certains - la grandiloquence de WINTERSUN pouvant parfois pencher vers le ridicule. Moins ambitieux, mais porté par un Mäntysaari en état de grâce, il est d’une inspiration surréaliste et d’une précision chirurgicale dans des soli à la fois interminables et délectables. Certes, la cantine est bonne chez MEGADETH, mais le bougre doit se faire sacrément chier dans l’expression de son talent.

Bon. Le baptême du feu (pun intended) est passé. Arrive "One With The Shadows", pendant de "Land Of Snow And Sorrow", et là, c’est le (presque) drame. Titre court (six minutes, soit une paille dans la philosophie WINTERSUNienne), et assez pauvrement exploité malgré les efforts assidus du duo Mäntysaari/Koskinen, tentant d’instaurer un air plus morne, mais se matérialisant par quelque chose de plutôt passe-partout. À peine vingt minutes de lecture, et le sort est presque déjà scellé. "Time II" n’aura pas la note parfaite, c’est inéluctable. Quelle est cette perle froide et humide qui roule le long de ma joue ?

Le prévisible pont "Omnious Clouds" arrive avec ses gros sabots bien en vue, et nous prodigue un long solo pseudo-acoustique avec un certain feeling, dont la pause est plus que bienvenue. Pseudo-acoustique, car l’effet "unplugged", certes reposant, est absolument irréalisable sans plugin, notamment le passage tout en legato à moins d’avoir des presses hydrauliques à la place des pétous, ou de s’appeler Tosin Abasi.

"Storm" débute une nouvelle fois paisiblement, et pendant que je tente de me convaincre que le titre est une invitation à un regain de puissance, une épiphanie me frappe soudainement : Mäntysaari, Hahto, Koskinen… Tous se démènent comme des diables et sont gratifiés de compliments… Mais Jari ? Pourquoi cette retenue ? Sa voix, moins nasillarde qu’à l’habitude, se détourne du Black pour un timbre plus Death, plus bas, moins spontané, avec moins de sustain… L’âge, la sagacité peut-être ?
Rassurons-nous, "Storm" est THE morceau où Jari se sort enfin les doigts. La voix claire est - enfin - mise de côté pour basculer sur un scream bien Black, rappelant pour le coup "Eternal Darkness" de "Forest Seasons". En mieux. C’était pas bien difficile. Quoi qu’il en soit, en douze minutes, "Storm" ouvre des parenthèses qu’il peine à refermer : un terrain de jeu idéal que Mäntysaari occupe de nouveau brillamment avec des soli sweepés dantesques et bluesy, exécutés à une vitesse prodigieuse. La courbe de progression du garçon est absolument ahurissante, jusqu’à me risquer d’avancer qu’il porterait presque l’album à lui seul. Il nous ferait presque oublier les innombrables coups de tonnerre égrenés tout du long des minutes qui défilent, l’air de dire : "Vous avez saisi la métaphore de l’orage les gars, ou je vous en remets une couche ?".

Et enfin, arrive la pièce maîtresse de ce puzzle insoluble (toujours après deux minutes de pluie façon ASMR et de clochettes tintinnabulantes). David contre Goliath. "Silver Leaves" contre "Time". Postulat de départ : "Time" est indétrônable. Partant de ce combat perdu d’avance, Jari prend la meilleure des décisions : opter pour quelque chose de différent. Un döppelganger. Same same, but different. Une montée en puissance contrôlée, prévisible, sans climax ou fureur orgiaque. Sans soli rempli de superlatifs, de toute façon, Teemu n’a plus rien à nous prouver. Des paroles simples mais touchantes. Et avec brio, dans un moment de sensibilité pure, juste après les derniers mots hurlés en anglais par un Jari enfin libéré, le refrain est repris dans la langue originelle du combo, dans un finnois sublimé de nappes orchestrales divines et agrémenté de lignes de guitare si simples, et pourtant si belles. "Time II" s’achève paisiblement, pendant trois minutes trente d’outro salvatrices, où tout se déconstruit, bit by bit. La gorge nouée, je comprends que c’est finalement cela que j’attendais.

"Maintenant, on peut mourir tranquille"... Ou presque.

Note réelle : je ne peux me résoudre à déclencher une Sélection de NIME, ce ne serait pas professionnel, je vais me faire virer… Douze ans pour un 4/5, c’est un point triennal… Jari, je te trahis, m’en veux tu ? Cet album est bon, très bon même, mais il n’est pas exceptionnel… Reconnais tout de même qu’il est composé de 50% de musique, et de 50% de bruits blancs pour endormir les nourrissons ! Mais ces leads sont du pur génie… Je t’en prie, ne me rejette pas, je l’écouterai jour et nuit s’il le faut… Accepte-moi !"

- - -

JK, médusé : Ça s’arrête ici.

Fredouille, terre-à-terre : Elle est à chier sa chronique, jamais elle ne passera l’admin.

Kol, ravalant un haut-le-cœur : Et ils sentent pas un peu la pisse ces papelards ?

JK : … Tiens j’entends l’ascenseur ?

Anima, apeurée : Ça toque à la porte !

JK, distrait : Posi, pour la dernière fois, oui, le Y c’est bien une voyel-

La porte s’ouvre dans un grand fracas, un corps violacé et perfusé de tous bords tombe lourdement au sol.

Remissa, hagard : Les gars ! Le WINTERSUN est sorti ! Il faut absolument que-

JK, à la cantonade : CHOPEZ-LE ! La vache, c’est quoi cette bave à la commissure des lèvres ? Ça a l’air contagieux ! Isaac, Schneider, bordel ! Aidez-nous à le ligoter au lieu de vous marrer comme des baleines, il me mord l’animal !

Remissa, dans un dernier râle d’agonie : "Silver Leaves"... "The Way Of The Fire"... "Storm"...

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   REMISSA

 
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- Jari Mäenpää (chant, guitare, claviers)
- Kai Hahto (batterie)
- Teemu Mäntysaari (guitare)
- Jukka Koskinen (basse)


1. Fields Of Snow
2. The Way Of The Fire
3. One With The Shadows
4. Ominous Clouds
5. Storm
6. Silver Leaves



             



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