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TROLLFEST - Brumlebassen (2012)
Par VOLTHORD le 11 Novembre 2012          Consultée 5952 fois

Cette année, nos trolls norvégiens préférés se changent en abeille, animal sous-représenté dans l’imagerie métallique, car trop petit, trop mignon, trop rayé (presque émo), pas assez iveul, pas assez velu. Un symbole bizarre pour un groupe qui a plutôt tendance à jouer la carte du teigneux barjot bien relou au fond du bar.

Pour comprendre ce mystère, on ouvre alors ce bon vieux dictionnaire des symboles de notre pote Jean Chevalier, et tentons de décrire le message subtil qu’essaient de nous envoyer les Norvégiens. D’après notre cher bonhomme, l’abeille est le symbole « des masses soumises à l'inexorabilité du destin ». "Brumlebassen" doit-il donc être lu comme un appel au secours ? Alors là je dis non, car TROLLFEST revient l’accordéon en bandoulière. Du Folk à s’en hérisser le poil, de la mélodie plein les couilles, et d’ailleurs, même les quelques maigres teintes sombres quasi-WINDIRiennes qu’il avait parfois arborées dans son précédent opus sont complètement absentes de ce nouveau festival de la saucisse sonore. Non, vraiment, l’inexorabilité du destin, les Norvégiens s’en branlent à trois mains.

Revenons à Jean notre bon vieux pote qui ajoute que les abeilles sont des « ouvrières de la ruche, cette maison bourdonnante que l’on compare naturellement à un joyeux atelier qu’à une sombre usine, les abeilles assurent la pérennité de l’espèce, mais aussi, prises individuellement en tant qu’animatrices de l’univers entre terre et ciel, elles en viennent à symboliser le principe vital, matérialiser l’âme ». Là ça commence à devenir intéressant, car finalement, le Black Metal n’est il pas habituellement cette « sombre usine » où des méchants crasseux travaillent dans des caves pour au final malaxer leur pourriture sonore à qui mieux mieux dans nos oreilles dégoûtées et attendries tout à la fois ? Et qui plus est, TROLLFEST n’est-il pas finalement cette « ruche sonore » qui en est l’antithèse ultime (tout en utilisant cette « usine sonore » comme substance moellifique !), car elle est un « joyeux atelier » comparable à celui d’un père noël qui aurait camé sa joyeuse troupe de hobbits. Point d'interrogation.

Oui ? Non ? Je vous demande vraiment votre avis, ce n’était pas une question rhétorique. Mais mince de mince, pourquoi les abeilles ? Quel est le message subtil de ces humains troquant leur costume de troll contre celui de cet ingénieux crustacé volant ? Est-ce en prévision de la fin du monde que ces bons samaritains auraient enfilé leurs costumes de Maya ?

Ce serait une fin du monde sacrément joyeuse, et là effectivement, TROLLFEST serait une sorte « d’animateur de l’univers ». A nous servir cette tambouille sonore qui donne tellement la pêche qu’elle devrait être comptée comme un fruit par jour, on devrait leur donner le BAFA direct (Baffes à Foutres Aux Anfants ?)! Je vous laisserai vous en rendre compte vous-mêmes, avec "Böse Tivoli" et ses ambiances de cirque, ce "Trinkentroll" qui sent la débauche du slip, les nombreux interludes d’une gaieté presque navrante…et en fait tout l'album. Un Black Folk bruyant aussi barré que beurré, certes moins débile qu'un "Brakebein", mais tout aussi percutant qu'un "Villanden", peut-être un peu moins varié que "En Kvest For Den Helligen Graal"… mais mince, quel groupe !


Finissons avec le point Godwin de toute critique de cinéma intellectuelle : la référence christique. « Par son miel et par son dard, l’abeille est considérée comme l’emblème du Christ : d’un côté, sa douceur et sa miséricorde ; de l’autre, l’exercice de sa justice en tant que Christ-juge ». Tout comme le Christ, TROLLFEST a un gros dard et nous le met bien en valeur devant le nez. Lorsqu’il attaque nos oreilles, c’est une piqûre qui reste, durable. Pas d’aspi venin disponible, on devient addict. D’ailleurs, même dans une sorte de tube vaguement Black metallique chanté en anglais ("Sellout") ET avec une chanteuse et tout et tout, TROLLFEST s’en tire comme du miel toute fleur, même si la démarche artistique jusque là inébranlable du groupe semble un peu biaisée par un titre qui manque quand même de cette rage tapageuse propre au groupe. Mais bon, pourquoi pas.

Clairement, tout comme l’insecte jaune et collant avant lui, TROLLFEST est devenu le « principe vital », ou devrais-je dire la raison d’être d’une frange festive du Black Folk qui se perd de plus en plus. Ce qui n’est pas sans rappeler une autre supposition de notre cher Jean Chevalier qui voit l’abeille comme un « symbole de résurrection ». Si on pourra dire de "Brumlebassen" qu’il fait un petit pas en arrière par rapport à son prédécesseur, la qualité des compositions en fait une suite absolument indispensable, jouissive et pas mielleuse du tout ! Et puis l’abeille symbolise aussi « l’éloquence, la poésie et l’intelligence », et c’est peu dire, cet album est éloquent d’intelligence, même s’il lui manque la poésie, mais ça on s’en fout.

C’est du grand Folk Metal de vrais dingues.

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   VOLTHORD

 
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- Trollmannen (chant)
- Mr. Seidel (guitare)
- Manskow (accordéon, mandoline, percussions)
- Drekkadag (saxophone)
- Psychotrll (basse)
- Trollbank (batterie)


1. Brumlebassen
2. Böse Tivoli
3. Illsint
4. Hevlette
5. Finsken, Norsken And Presten
6. Mystisk Maskert
7. Apis Mellifera
8. Trinkentroll
9. Verboten Kjærleik
10. Bråk
11. Sellout
12. Rundt Bålet
13. Konterbier



             



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