Un Death dont il est assez facile de déduire les origines, un Death solide, carré, surproduit, groovy, violent, accessible. Un Death sec, désertique, étouffant, bien membré.

Un album en demi-teintes : de l'explosion la plus totale ("The Knife", "United", "A View From A Hole") à des pièces plus mollos, voire ennuyantes (Carnival Is Forever", qui s'infiltre dans la chair lentement comme un couteau à la lame rouillée) ou "Silence", d'une platitude sans nom.

Une brève soustraction nous remet six morceaux rentre-dedans, martiaux, dignes de se relever la nuit si on accroche terriblement à ces riffs de mammouth en acier plusieurs fois trempé. Est-ce suffisant pour louanger DECAPITATED ? Pas sûr. Surtout que son Death a tendance à se plagier et à perdre de l'inspiration au fur et à mesure que l'album s'écoule.

La Pologne est unique en frais de Death. Ce "Carnival" le prouve une fois de plus. Sans concession, d'une brutalité sans équivoque, que l'on pourra considérer à tort comme une technicité exacerbée, DECAPITATED assène de bonnes taloches sans trop faire saigner. On passera un bon moment, mais la sécheresse de ce désert nous laissera assoiffé d'un je-ne-sais-quoi que je retrouve parfois chez d'autres groupes.

Côté interprétation, rien à redire. Le fond, voilà où ça écorche un brin.