Il est souvent de bon ton de louer le mérite de ces formations dites "improbables", entendez par là issues de contrées lointaines et reculées ou peu prolifiques en matière de groupes extrêmes.
DEFILED fait partie de cette catégorie au détail près que je ne vais pas en faire la promotion... Bien au contraire...

Pourtant, tout commençait bien : un artwork accrocheur (à la SUFFOCATION) et une origine chère à mon petit cœur de Metalleux, à savoir le Japon. Rien à faire, je suis un amoureux transi de ce pays et tout ce qu'il est capable d'engendrer. Donc DEFILED était abordé avec un capital sympathie non négligeable.
En outre, le groupe revenait signé par le label Season Of Mist après 8 ans de silence depuis "Divination" (2003). Le groupe était tombé dans un oubli plus que relatif et à l'écoute de ce "In Crisis", on pourrait presque en vouloir à SoM d'avoir réveiller la "bête"...

Pour son quatrième LP les natifs du pays du Soleil Levant ont fait appel à Bill Metoyer (SLAYER, SACRED REICH). On se dit que le lascar a du perdre l'ouïe, le sens de la raison ou bien qu'il n'a pas écouté le travail qu'il était censé assurer.

Écoutez moi ce bordel sur "Paradoxical Chaos" : ça part dans tous les sens ! Idem sur "Unconcious Slavery".
Et cette basse qui claque n'importe comment dès l'intro de "Lethal Agitator" ou sur les derniers instants de "Paradoxical Chaos" puis au début d'un "Resentment Without End" ! Quel est le but recherché ici s'il vous plait ? Un genre, certes, mais alors faisons cela correctement bordel.

On a l'impression continue pendant 45 trèèèèès lonnnngues minutes d'écoute que c'est toujours la même chose : une bouillie incessante, avec un riff parfois correct mais qu'on a l'impression d'entendre à chaque fois. Exemple concret avec le titre éponyme ("In Crisis") qui somme l'ensemble des reproches que l'on formule à cet opus. Des riffs de guitares ridicules et à peine audibles, une basse qui tout à coup jaillit de nulle part, une batterie tantôt épileptique, tantôt anodine, l'ensemble un poil sauvé par un chant Death juste moyen... C'est dire !
Inutile d'espérer prendre un quelconque pied tellement le growl est passe-partout et sans fantaisie aucune. C'est bien simple : on est face à une fosse commune où l'on a déposé, comme le veut son principe, tout ce qui était sans origine, apatride.
DEFILED est de cette veine : il n'appartient à rien et n'est qu'un John Doe au service d'un Brutal Death qui n'avait pas besoin de cela pour s'en sortir.
Si l'on excepte l'intro et l'outro ("From Alpha"... "To Omega", ouah, super idée...) composant 30 minuscules secondes de "pause" pas si minables que cela (un comble ! Oui, de futilité assurément !), "In Crisis" est une épreuve même pour un fana du genre, je vous l'affirme. Et je ne vous parle pas de la mienne qui est celle d'avoir laissé un sacré nombre de chances à ces Japonais de me convaincre.

Techniquement, les aficionados du genre affirmeront à juste titre que cela tient un peu la route comme le veut la tradition du genre, que les mélodies sont absentes (et pour cause !), tout comme le moindre petit solo. Seule particularité qui permet de survivre : chaque track s'ouvre toujours de façon hystérique. Ce démarrage en trombe aguiche toujours l'auditeur (allez, je m'enflamme : régulièrement en fait !) avant de sombrer dans le grand n'importe quoi psychédélique qui va le définir.


Chaotique, rébarbatif et totalement dénué de sens, "In Crisis" est un sacré étron qui ne doit pas trouver place dans une discographie même un minimum ouverte d'esprit. Ce Brutal Death là bien que bouillonnant et déstructuré aura bien du mal à convaincre.
En tout cas, une épreuve des plus insupportables en ce qui me concerne... A trop vouloir se démarquer, DEFILED ne ressemble plus à grand chose...