Il y a de quoi râler sur "The Last Supper" le DVD live de la reformation de BLACK SABBATH en 1997. Mais quand dix ans plus tard, le SAB revient sous son deuxième line-up mythique sous le nom HEAVEN & HELL, les petits plats sont mis dans les grands. Auréolés d'une complicité d'écriture retrouvée pendant la création de "The Dio Years", le tandem Iommi-Dio fait à nouveau des étincelles, renforcé par une amitié profonde développée avec Geezer Butler. Vinnie Appice répond toujours à l'appel quand il s'agit de Ronnie et la fine équipe prépare alors son retour scénique. Ce sera sur la scène du Radio City Hall de New York, bondé pour l'occasion.

Côté mise en scène c'est grandiose sans en faire trop, un peu suranné mais aux normes actuelles, et c'est un équilibre parfait que l'on va retrouver dans le son. Ce Live sonne juste incroyablement bien. Chacun des protagonistes resplendit, soutenu discrètement par les claviers de Scott Warren en coulisses. La setlist est un gros best of des trois albums de BLACK SABBATH enregistrés avec Dio ainsi que de deux des trois titres écrits pour "The Dio Years" et qui passent admirablement le cap de la scène.

Tony Iommi exprime ses talents de riffeur et de soliste avec un son IN-CRO-YABLE, qu'il va conserver pour la tournée suivante qui sera documentée sur "Neon Nights – 30 Years Of Heaven & Hell - Live In Wacken Open Air". Ronnie James Dio est à la hauteur de sa légende ; un interprète habité par chaque ligne vocale et dont les acrobaties vocales systématiquement bien senties font mouche. Le bougre ne prend pas une ride et on peine une nouvelle fois à lui donner son âge. À cette époque, je me rappelle qu'il existait de nombreuses théories et légendes, disant qu'il mentait sur son année de naissance, et qu'il était a priori encore plus âgé.

Ce Live est un indispensable des années 2000 et parfaitement complémentaire avec celui qui sortira en 2010, épitaphe du dernier projet de Ronnie James Dio, et seul et ultime témoignage du BLACK SABBATH époque Dio, "Live From Radio City Hall" enterre le "Live Evil" de 1982 avec une production monstrueuse et un répertoire plus cohérent puisqu'il se concentre sur les titres que ces mecs ont composé et enregistré ensemble. Et en plus on les sent heureux de se retrouver, en témoigne les vannes que Dio adresse régulièrement à Geezer et Tony entre les morceaux. C'est beau, surtout que les relations n'ont pas toujours été au beau fixe entre les deux gros egos de la bande.