Cet album a été l'objet de longues discussions lorsque la chronique de WC est sortie. Mon collègue prétendait que ce disque, malgré sa recherche d'ambiances de qualité, était soporifique. Vrai dans un sens.

Les autres, scandalisés, avançaient que ce Prog' tranquille et subtil, touchant, bouleversant par endroits, est un chef-d'oeuvre de composition. En partie vrai.

Donc on se retrouve avec deux avis archi partagés. Mais au lieu de voir cette dichotomie de manière négative, pourquoi ne pas pas la considérer comme une complétition constructive ? Pourquoi ne pas dire que WC et les lecteurs ont bâti cet hommage à DEMIANS ensemble ? C'est pas tous les jours qu'on voit un tel fossé entre les commentaires, pas tous les jours qu'un album divise autant. Alors profitons-en, avec le peu de recul que nous avons, pour regarder ça sous tous les angles. Le premier étant que la moyenne de la notation de "Building An Empire" (4 pour les lecteurs, 2 par WC), comme par miracle, est ma propre note : 3. Et comment cela est-il possible ? Simple.

DEMIANS n'est pas le genre de truc qui s'écoute dans n'importe quel environnement. À moins d'être archi fan. Si on se le farcit au casque, attentivement, à la recherche de l'uppercut du siècle, on sera déçu. Je suis d'accord : c'est du Prog' et on peut s'attendre à tout, mais je n'attendais rien. Pour ma part, c'est un 2 dans ce contexte, en toute honnêteté intellectuelle.

Par contre, si vous considérez "Building An Empire" comme un skeud d'ambiance, qui tapisse l'arrière-plan de votre cerveau, que vous laissez ses effluves chaudes et poignantes engloutir chaque parcelle de votre oxygène, il sera sublimé. Vous pouvez vaquer à vos occupations (ménage, devoirs, dîner entre amis, écriture) et il vous suivra, entrera par vos chacun de vos pores pour venir vous chambouler et vous envelopper dans une couverture drue. Dans ce contexte, je suis très satisfait : 4.

Donc, si je calcule bêtement : 4 + 2 = 6. Divisé en 2 : 3. Une note moyenne qui fait le pont entre les deux écoles de pensée (d'écoute) et qui rend un hommage certain à ce très bel ouvrage de Nicolas Chapel.