D'accord, j'avoue. J'ai moi aussi été de ceux qui estiment que RATT n'était qu'un groupe de Glam Metal parmi tant d'autres, sans autre réel intérêt que son look kitsch et le nombre de proies femelles qu'il attirait. Il faut dire qu'après avoir donné sa chance à l'ennuyeux album "Dancing Undercover" (1986), il n'y avait pas grand-chose d'autre qui se dégageait à mes yeux, hormis ce timbre de voix râpeux et plutôt intéressant qu'avait Stephen Pearcy. Le reste était… comment dire… bin sacrément plat. Puis je suis tombé sur ce "Out Of The Cellar". C'est à ce moment-là que RATT, sans prévenir, m'a charmé. Et avec cet album, il y a de quoi...

Quelle meilleure entrée le riff apocalyptique de "Wanted Man" ? Entre passages acoustiques et montées électriques, la complémentarité des jeux de guitare de Crosby et de DeMartini saute aux yeux. Et c'est un album d'une homogénéité et d'une efficacité impressionnante qui va se déployer au fil des minutes : le puissant et carré "Lack Of Communication" (et ses chœurs !) attirera les fans de Hard Rock les plus exigeants, "Back For More" (morceau déjà présent sur leur première démo) réapparait ici encore plus prenant, "The Morning After" percutant par la frappe de Blotzer détruit tout sur son passage (et quel riff !), les toms aux sonorités tribales de "You're inTrouble" résonnent au son de la basse de Croucier… Jusqu'à "She Wants Money", qui, bien qu'un poil ridicule sur le refrain, fera sans aucun doute taper du pied !

Mais s'arrêter là serait omettre le plus gros hit de RATT : "Round And Round". De la première à la dernière seconde, cette chanson est un chef-d'œuvre. Peut-être les chœurs du refrain (notamment ceux de Juan Croucier) rebuteront certains, mais comment résister à cette mélodie ? Comment ne pas frissonner face à ce double solo d'une intensité à briser du diamant ? Je m'emporte peut-être un peu, mais il s'agit en tout cas d'une chanson phare du Glam Metal.

Quant à l'inévitable mais fameux paragraphe des mauvaises chansons, ça sera peut-être l'occasion de tenter une expérience unique sur NIME en le laissant vide. Honnêtement, à part peut-être quelques passages de "Scene Of The Crime"…

"Out Of The Cellar" est un album plus profond que ce que cette pochette un peu dépassée veut faire passer. Avec des mélodies plutôt recherchées, RATT signe ici son chef-d'œuvre et atteint son zénith directement à son deuxième essai. Vendu à des millions d'exemplaires, cet opus propulsera la petite formation de San Diego aux plus grands stades des États-Unis et une véritable « RATTmania » s'emparera du Nouveau Continent et du Japon. Si l'exploit sera réédité avec l'album suivant (qui aura tout de même un impact moins important), un manque de rigueur lié à un mode de vie plutôt décousu et des problèmes d'ego finiront par faire retomber au fil des années un RATT promis à une carrière bien plus importante à une simple formation du paysage musical des années 80 que beaucoup ont oublié aujourd'hui. Mais au stade d'"Out Of The Cellar", le meilleur reste à venir !