Bible des wannabes obscure shit. Parchemin sacré des nouveaux venus et pseudo-apprentis de la dissonance. "Outre" est sûrement l'opus qui a fait le plus parler de lui dans la discographie des Australiens de PORTAL. Et pourtant on s'y emmerde sec. Pour qui a dompté "Seepia", le monde présenté ci-devant est diablement morne, terne, flasque, fangeux ; mais tout cela dans le mauvais sens des termes : inintéressant. La terreur n'est plus qu'un lointain souvenir qui nous fait à présent sourire. Le bond dans l'inconnu se retrouve être une visite bien trop balisée. "Outre" s'embourbe et fait du surplace jusqu'à l'ennui, les riffs grattant mollement le sol dans l'espoir d'y décoller les restes encore non identifiés d'un ancien rituel. Et ce n'est pas la démarche totalitaire et grinçante d'un "Black Houses", le tout-juste-maléfique "13 Globes" ou la Noise particulièrement bien amenée du titre éponyme qui me feront fléchir — tout juste saliver.

"Outre" ne mérite en rien son statut de bête noire, si faussement inaccessible, si immédiat et boiteux. On l'aime toujours un peu pour des raisons que l'on ne s'explique pas, pour ce gout du gluant et du difforme ; petite boule de suie qu'il est. Mais c'est bien tout.


Gateway open to a monstrous cataract