SEAR BLISS est véritablement devenu professionnel. J'entends par là qu'il maîtrise parfaitement son style peu commun de Black atmosphérique/sympho rehaussé du désormais célèbre trombone de Zoltan Pal. Je ne sais pas si ce mec s'attendait à passer à l'histoire, mais il y arrivera. À l'instar de tout le groupe remarquez, les Hongrois sont de putain de bêtes. Y'a qu'à écouter la première pièce pour s'en convaincre ; la puissance de l'ensemble, les ambiances, les orchestrations, la voix, les mélodies. Écoutez... quand on rencontre une grande formation, on s'agenouille et on laisse tomber les détails !

"The Arcane Odyssey" est si parfait qu'il en est énervant. Les albums dont on ne trouve rien à dire tellement ils sont inspirés et variés, sont souvent le genre de truc qu'on négligera par principe. Par jalousie ou orgueil, je ne sais trop. Voilà pourquoi je reviens plus souvent à "Glory And Perdition", plus direct, accrocheur et moins pompeux que celui-ci. "TAO" m'intimide et me fait parfois chier avec ses tempos lents et inquiétants (la moyenne mais solide "Lost And Not Found"). Quoiqu'on en pense, la plus « mauvaise » pièce de SEAR BLISS sera toujours mieux que la meilleure de bien des groupes du genre. Une aura plane au-dessus de lui et le bénit à jamais.

Vous en connaissez des masses qui peuvent mitrailler des morceaux tels que "Thorns Of Deception" ? Pas moi. Et que dire des vols planés sur "A Deadly Illusion" et "The Venomous Grace" ? Et de ce trombone à la limite du jazz sur "Omen Of Doom" ? Ou de cette plaisant et folk "Path To The Motherland" ?

Oui, les ingrédients y sont. Mais bon, un brin trop long à mon goût, trop lissé, bien que techniquement irréprochable, "The Arcane Odyssey" tombe à court de la perfection à mon avis.