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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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SEAR BLISS - Eternal Recurrence (2012)
Par VOLTHORD le 20 Avril 2012          Consultée 4197 fois

Nietzsche, c’est un peu le mec dont tout le monde parle et que personne n’a vraiment lu. Plus parabolique que des skis Salomon, plus symbolique qu’une cérémonie des franc-maçons, plus contradictoire qu’un mois d’élection présidentielle dans notre douce France, impossible de ne pas s’y perdre et de vite préférer un petit « Friedrich pour les nuls » pour vraiment s'accointer avec ce doux barjot. Ou alors, il y a une sorte d’expérience vivante, la musique, qui pourrait bien évoquer ce que le philosophe nous disait de l’übermensch, de la relativité de la morale ou que sais-je. Des petits tutoriaux que j’ai lu sur la pensée du bougre, je crois que je retiens toujours les deux derniers albums de SEAR BLISS comme parfaits exemples de mon image à moi du surhomme, qui s’élève, qui touche les étoiles, et qui trouve une sorte de paradis dépressif dans un cosmos plein de poésie. Je laisse les plus éduqués d’entre vous me rire au nez alors que vient le temps de « l’éternel retour », concept dont je n’ai jamais pigé la pertinence, sorte de « l’histoire se répète » du mec intelligent.

Aujourd’hui, SEAR BLISS revient avec un album qui ne répète pourtant pas ses précédentes œuvres, et qui étonne par ses nouveaux choix artistiques. Plus lent sans pour autant revenir à la lourdeur atmosphérique de ses premières pierres, intégrant un chant clair bizarroïde ARCTURUS-ien comme une sorte d’écho à la hype post-black de l’époque, avec moins de cuivres qui croisent le fer et un retour en demi-ton à une mélancolie se voulant plus profonde. Pourtant SEAR BLISS reste sur des idées de minimalisme qui lui collent à la peau depuis le géniallissime "Glory And Perdition", pour autant, il se voudrait tortueux, bizarre et expérimental.

Le souffle plus triste des cuivres a perdu de son charme, surtout lorsque des riffs metal parfois amélodiques, presque groovy, viennent créer une dissonance contradictoire et bousiller une création d’ambiance qui pourtant aurait pu renouveler les efforts intimistes du groupe. Par exemple, même le tapageur "Great Cosmic Disorder", qui aurait pu être intense, grandiloquent, n'est qu'à moitié percutant, même lorsque ses cuivres feront paraître un peu plus de colère dans des dernières secondes où l'on aurait voulu entendre un nouveau départ. Ça s'arrête quand ça aurait dû commencer !

Et si hier une production puissante allait de pair avec les ambitions épiques du groupe, aujourd’hui elle court-circuite le retour à la mélancolie, elle empêche SEAR BLISS de redevenir plus organique, plus touchant.
A mi-chemin entre une couleur terrestre bien terne et sa solitude galactique, la bande à András Nagy se perd un peu les pinceaux pour une trentaine de minutes parfois surprenante, agréable mais finalement décevante.

Par dépit, mes louanges éternelles se perdent dans le cosmos. A court de grandes tirades ampoulées, je me contente d’un petit : « un bon album, j’ai passé un bon moment ». Rarement un album de SEAR BLISS aura été si peu envoûtant, "Forsaken Symphony" demeurant pour moi un mystère non résolu, sorte d'album mal produit mais préservant tout de même une certaine grandeur. "Eternal Recurrence" cache donc son principal défaut derrière son regard incomplet vers un passé plus mystique et mélancolique et une refonte par des atours plus modernes, ou trop à la mode, et qui viennent alors contredire l'aura énigmatique et cosmique qui a toujours parcourue l'œuvre des Hongrois.
En équilibre précaire entre la grande et la petite ours, mais encore loin d’être totalement désincarné, "Eternal Recurrence" voit le crépuscule d’un idéal partir, mais semble malgré tout préparer un nouveau SEAR BLISS qui sera peut-être, à la longue, moins perfectible, et tout aussi ultime.

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- Oliver Zisko (batterie)
- Janos Barbarics (guitare)
- Andras Nagy (chant)
- Csaba Csejtey (basse)
- Balazs Bruszel (trompette)


1. The Eternal Quest
2. Ballad Of The Shipwrecked
3. Great Cosmic Disorder
4. A Lost Cause
5. The New Era Of Darkness
6. There’s No Shadow Without Light
7. Entering The Seventh Gate



             



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