Méticuleusement, vous insérez ce 1er opus éponyme et vous tendez la main sur le bouton de mise en marche. L'instant d'un silence, vous aspirez au calme quand soudain, Garm envahit votre univers, la bave aux lèvres, l'œil fou et l'épée "couleur sanguine" se jetant sur vous, prête à vous trucider.

Vous réagissez en enfournant vos maniques de cuisine, un couvercle de casserole (Le Creuset, de préférence) à la main, l'Opinel dans l'autre et vous gueulez instantanément en norvégien !

- "Rhaaaaa, que c'est bon" ! Du temps où BORKNAGAR naviguait aux frontières du Viking Metal, grâce aux vocalises (en mode clair) typiques incrustées dans un Black des plus rapides (en ce qui concerne ce 1er morceau) sans envahissement synthétique exacerbé (je parle de l'usage intensif/envahissant des claviers bien trop souvent, à mon goût, par la suite) ! Les musiciens osent des chansons qui nous transportent - tel un drakkar (ouais, bon : c'est lourd. En même temps, essaye de visualiser une péniche dans le contexte, hum ? Passons !).

Le fait de placer un titre hyper atmosphérique en second - qui plus est, non agressif et aux relents de plénitudes guerrières - surprend mais, pourquoi pas finalement ? Ce n'est peut-être que pour nous amener vers ce que le groupe sait le mieux engendrer avec le troisième titre "Svartskogs Gilde" : un Black Atmo mid-tempo ! Et puis hop, rebelote vers une instrumentale pleine de sagesse... Et ainsi de suite.

Et cette magnifique intro où Garm (ULVER, ARCTURUS,...) nous offre son organe en voix claire si reconnaissable et toujours si terriblement efficace, qu'attendons-nous pour nous faire pousser des cornes (euh...). Quant au final de ce même "Dauden", après les arpèges acoustiques, les chœurs vont vous emmener (...allez, ouais, c'est encore l'instant du cliché...) non pas au Walhalla (n'êtes pas encore mort, que j'sache, j'me trompe ?!) mais vers la beauté de l'océan, la houle paisible des vagues, la Mer de Norvège.

Enfin, l'outro paisible et sans voix "Tanker Mot Tind (Grining)" calmera la fougue haineuse "Fandens Alhein".

Un équilibre bancal mais très appréciable !