C'est en cette fin d'année 2006, plutôt faste par ailleurs, que le combo Norvégien toujours mené par l'ami Øystein G. Brun – enfin je dis ça histoire de dire hein, je le connais pas personnellement... vous y aviez cru ? C'que vous êtes naïfs... Bref, qu’est-ce que je disais ? Ah oui…BORKNAGAR signe donc sa nouvelle œuvre, qui se place d’emblée en septième position, non pas des charts français (faut pas déconner non plus), mais de la discographie du groupe. C’est déjà un début.

Mais trêve de plaisanteries. Un nouveau BORKNAGAR, on l’attend de pied ferme, avec l’œil brillant et la bave aux lèvres, certain de voir s’ajouter encore un bel album de métal viking élégamment paré de ses atouts aux subtiles couleurs black et progressives. Mais ici, de métal, point. Le groupe a débranché les amplis, et s’essaye à la conception d’un album entièrement acoustique. D’ailleurs, leurs collègues de MANEGARM ont déjà tenté le coup cette année… sur un EP. D’un point de vue personnel, autant l’EP acoustique me paraît pertinent chez un groupe viking, autant l’exercice de l’album intégral me paraît plus risqué. Un peu comme l’épilation, déjà les jambes ça fait mal, mais l’intégrale… Enfin, là encore je dis ça histoire de dire, j’ai jamais essayé. Ca ne ferait pas vraiment « true » hein ?

Mais je m’égare. Affublé d’une pochette assez moche (enfin, ça dépend des goûts mais quand même… Enfin non, elle est moche.), l’album se décline en neuf morceaux pour environ trente-cinq minutes. La durée d’un EP en gros. Donc finalement, l’exercice semble se simplifier. Les râleurs (car il y en aura fatalement) diront que 35 minutes pour un LP, ça s’appelle un EP. Ou de l’arnaque. Mais n’écoutons pas ces esprits chagrins, et lançons-nous allègrement à l’assaut de cette pièce musicale.

Au programme, violon, violoncelle, flûtes et guitare acoustique. Une batterie et une basse très discrètes, et la voix du sieur Vintersorg, qu’on ne présente plus.
Musicalement ? Une réussite. L’album est très agréable à écouter, léger et quelque peu mélancolique. Evoluant dans un registre calme, porté par quelques chœurs, l’album exalte le côté contemplatif de la musique de BORKNAGAR. « Oceans Rise » reprend le titre d’ouverture de The Archaic Course, et le transfigure totalement pour en faire une nouvelle pièce, totalement différente de l’originale mais tout aussi belle. Pour le reste, on navigue entre les violons lancinants de « White », la flûte chatoyante de « Cynosure » et, partout, une guitare délivrant des arpèges cristallins.


La recette est certes classique dans le fond, mais BORKNAGAR se prête à l’exercice avec l’amour du travail bien fait qu’on lui connaît. Petit point noir, le chant de Vintersorg s’avère crispant à la longue. Pour le reste, c’est du tout bon, même si j’attends avec impatience le retour du groupe pour un album à nouveau métallique…