Profitant d'un break salvateur de deux ans de son groupe, Richie sort son premier album solo, dont beaucoup de titres dormaient dans des tiroirs depuis de nombreuses années, faute de pertinence pour figurer sur un album de BON JOVI. Difficile de dire du mal d'un tel disque, tant celui-ci transpire l'honnêteté. Cependant, le contenu, s'il n'est pas dénué de charme, a le cul entre deux chaises...

Le guitariste, en quête de légitimité à l'époque, est allé puiser dans ses influences, le blues principalement, mais il faut bien reconnaître que nombre de musiciens évoluant dans ce style, le font bien mieux que lui... Mr « Slow Hand », aka Eric Clapton s'invite sur le titre lui étant dédié, "Mr Bluesman", et illumine ce morceau de sa main magique, avec brio. Le reste est plutôt anecdotique. Pourtant, la voix rauque et gorgée de soul de Richie sied à merveille à ces compositions à mi-chemin entre rock et blues. Néanmoins, la sauce ne prend pas tout à fait, sans pouvoir vraiment expliquer pourquoi.

Tiraillé entre son envie de s'émanciper et son besoin de reconnaissance, et donc de plaire à un large public, l'album s'en trouve ainsi décousu à bien des égards. "Rosie", semblant être une démo de BON JOVI de la période "New Jersey", et en est une à vrai dire... Pas vraiment le terrain de jeu où l'on attendait le guitariste, mais bon...
On excuse beaucoup de choses à M. Sambora, et se coltiner Msieur Jovi comme boss pendant des années sans pouvoir ouvrir la bouche ne doit pas être chose aisée !

Il y a cependant quelques fulgurances qui font mouche, à commencer par "Father Time", particulièrement poignante, et "One Light Burning", magnifique chanson, parfaite pour figurer sur une bande originale de film. La voix de Richie n'aura jamais autant d'attrait que celle de Jon Bon Jovi, mais qu'importe, la démarche, dans une escapade solo étant de se faire plaisir avant tout, et c'est chose faîte ! Une récréation agréable, voilà ce qu'il en est.