Plus rapide que par leur passé - les guitares prenant le dessus sur le clavier et la trompette (non, ce n'est pas une blague) - ce "Grand Destiny" a malgré tout la griffe SEAR BLISS.

C'est bien du Black que nos Hongrois d'adoption vont nous diffuser mais en plus froid, en moins martial. Pourtant, ce qui fait de ce groupe un élément à part et original reste de mise. Comme à leur habitude, point de transition si ce n'est par "cassure" lente et acoustique/rapide et distordant ; trombone, baryton et trompette (ah ! vous voyez) s'insinuent au détour d'un riff, d'un break, d'un silence... Et là, nous prenons un angle d'écoute au delà des conventions. Souvent, ces instants sont majestueux, reposants et/ou accrocheurs mais toujours en se démarquant nettement du reste. Attention, très bien intégrés, ces instruments dimensionnent au niveau supérieur la qualité d'écoute et d'originalité, pense-je.

Ici, les claviers demeurent "atmosphériques" mais plus en soutien qu'en "soliste" (à l'instar des guitares, pour l'exemple). Cependant, cet album penche, à vrai dire, plus du côté épique dans l'ensemble, trouve-je.

Plus brute aussi qu'est l'approche de ce "Grand Destiny" en cela qu'elle reste dans une production rêche et rugueuse alors qu'avant, trompette ET clavier adoucissaient de-ci, de-là les effets rythmiques. La voix restant un gage d'authenticité : caverneuse, haineuse et ne chantant quasi jamais. Plutôt porteuse d'un message de liberté dénuée de contrainte (euh, là, c'est comme ça que je le ressent personnellement).