Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par POSSOPO

En cette année où tout le monde fredonne les "tut tut tut tuuuuut" du célèbre "The Final Countdown" d'EUROPE, ça s'agite pas mal dans l'underground scandinave où BATHORY a déjà rallié moults disciples à son black-metal furieux (MAYHEM s'apprête déjà à enregistrer ses premières compos). Quorthon continue via son groupe à pratiquer un metal extrême, occulte, violent et noir, et ses dernières oeuvres en la matière sont matérialisées sur ce troisième album, "Under The Sign Of The Black Mark", qui s'avère être le digne successeur de "The Return..."

L'état d'esprit est le même en effet, avec ce coup-ci des morceaux peut-être plus variés et travaillés, et une alternance de titres bourrins et mid-tempos. Pour le bourrin, ça ne fait pas dans la dentelle évidemment, le titre "Massacre" qui succède sans prévenir à l'intro "Nocturnal Obeisance" est sans doute le plus violent du groupe ! Mazette ! Dans le genre bombes atomiques "Equimanthorn" et "Chariots Of Fire" sont pas mal non plus.

La musique black de BATHORY trouve ici toute sa quintessence et on commence à entrevoir le talent de composition de Quorthon ; son goût pour un certain côté épique se fait jour, préfigurant ainsi la période viking-metal qui va suivre. Le meilleur exemple est le mid-tempo "Enter The Eternal Fire", véritable marche conquérante qui a largement inspiré IMMORTAL, avec ses passages plus atmosphériques et son riff redondant et irrésistible. On sent que BATHORY veut se diriger vers quelque chose de plus consistant à l'image de "Call From The Grave" ou "13 Candles" mais bon, sur ce troisième opus, c'est encore le brutal qui est majoritaire. On remarquera quelques petites innovations (intervention de claviers syle "Famille Adams" sur le titre "Woman Of Dark Desires", ou un passage de la "Marche Funèbre" sur "Equimanthorn" ...).

Même si je suis un poil plus attaché à "The Return ...", "Under The Sign Of The Black Mark" est également et sans conteste une pierre angulaire de choix dans l'histoire naissante du black-metal. C'est également ce disque qui clôt la trilogie occulte de BATHORY, le groupe s'orientant dès son quatrième album "Blood, Fire And Death" (1988) vers une musique plus aventureuse, épique et élaborée (quoiqu'encore bien extrême) afin de dépeindre les exploits d'Odin, Thor et de leurs valeureux guerriers.