Le Cyberpunk, c’est plutôt sympa. Voilà, ça c’est une prise de position qui ne risque pas de faire polémique, le genre aujourd’hui est totalement intégré dans la culture populaire au point de plus vraiment être Punk et de passer pour le daron resté bien coincé dans les années 80. HEALTH a été associé au Cyberpunk, notamment avec sa participation dans la BO du fameux jeu de CD Projekt (et qui est un formidable objet d’étude pour voir l’image qu’a le grand public du Cyberpunk, un monde dystopique mais y a des néons donc c’est plutôt sympa, sans se rendre compte qu’on est déjà en train de vivre dans un monde Cyberpunk mais version nulle et ma parenthèse est déjà beaucoup trop longue), et ça m’embête un peu.

Alors, je découvre vraiment HEALTH avec ce "Rat Wars" dont il est question ici, musicalement on est sur de l’hybridation entre moult choses, de l’Indus, du Metal, de la Pop, de la Synthwave et plus encore, pour caricaturer on va dire que c’est de l’Électro EBM avec de gros beats renforcé par des bonne grosses guitares saturés et une ambiance Synthwave perdue quelque part entre PERTURBATOR et GUNSHIP. Tout ça est vraiment bon, c’est ultra accrocheur, vraiment prenant et tout et c’est vraiment un mood à part qui joue au funambule entre la froideur du truc et la voix de sad boy androgyne qui plane du début à la fin, donc un bon gros 5/5 parce que ça me touche pile là où il faut.

Et en vrai, quand l’idée de kro-xer cet album m’est venu, j’étais plutôt ok pour dire qu’on avait là un truc à part et au succès compréhensible à cause de la hype Cyberpunk et tout. Mais c’était sans compter sur le fait qu’un soir, comme ça parce que c’était dans mes recommandations YouTube, je ne clique sur le clip de la sublime "Don’t Try". Pas parce que c’était un morceau de HEALTH non, le Metal m’a appris que les clips c’est globalement décevant donc c’est rare que j’aille découvrir un clip comme ça, mais parce que la vignette montrait une image venant de ce jeu absolument dingue qu’est Signalis (si vous connaissez pas, allez-y c’est de la bonne), et tout le clip est en fait composé d’images du jeu (et est même une collaboration avec Rose Engine, le studio derrière le jeu). Du coup, ça nique complètement les images à base de néon que je m’étais formé sur la musique, et en vrai, imaginer "Don’t Try" comme la bande son d’une tragédie lesbienne romantico-horrifique dans un monde dystopique typé Allemagne de l’Est rehaussé à Neon Genesis Evangelion (oui), bah ça matche mieux. Et j’ai un peu diggé les clips de HEALTH et la révélation est arrivée avec celui de "Ashamed" où on voit un des membres du groupe déambuler en cosplay d’Asuka, complètement perdu dans une convention.

HEALTH n’est pas une musique Cyberpunk, HEALTH est une musique terriblement actuelle, c’est la musique de ceux qui ont rêvé le Cyberpunk, qui ont trouvé un échappatoire dans ce genre d’univers quand bien même il serait absolument horrible, et qui ont vu leur monde, notre monde, devenir une parodie nulle où on utilise l’IA pour voler les artistes, où vouloir utiliser la médecine pour changer son corps est un enfer à cause de connards catégorisant les gens à leurs entrejambes, où les magouilles pesantes des mégacorporations ne servent qu’a faire de la merde et pas de superordinateur du futur. HEALTH, ce n’est pas Cyberpunk, HEALTH, c’est la déception du Cyberpunk. Maintenant si vous le voulez bien, je retourne noyer mon dooming en matant des anime girls en 3D danser sur ce banger qu’est "Children Of Sorrow".