Tout ce qu’aura d’abord réussi à prouver KK Downing avec son projet solo c’est son manque de classe, ce qui est plutôt ballot pour quelqu’un qui a voulu vendre une gamme de parfum. Revenir aussi rapidement aux affaires avec un second album à la pochette toujours aussi foireuse et avec un titre revanchard toujours aussi risible, faut le faire quand même.

On l’avait compris avec le premier opus, à quoi cela sert de nous refaire le coup avec des "Sons Of The Sentinel", "One More Shot At Glory" et "The Sinner Rides Again" ? D’autant que JUDAS PRIEST n’a jamais fait dans l’auto-citation. En voulant absolument se réapproprier la musique de son ancien groupe pour se considérer comme le légitime successeur et représentant du son PRIEST actuel, Downing ne comprend pas qu’il se tire ainsi une balle dans le pied en faisant ce que le PRIEST a toujours su éviter de faire, même sur un album bilan de carrière comme "Angel Of Retribution". Downing a-t-il oublié cela ?

Bref. Quelles sont les différences avec l’album précédent : la production tout d’abord, clairement plus travaillée, renforçant la puissance de l’ensemble et accentuant du coup l’aspect bourrin de certains passages. Le côté parfois un peu artisanal du premier opus disparait, et finalement cela s’avère gênant. Ce n’est pas le son de Chris Tsangarides non plus et ça ne fait que rendre plus pénibles les passages les plus rentre-dedans.
L’autre différence c’est que l’album est plus court : KK’S PRIEST laisse tomber les morceaux plus développés et je trouve ça dommage. C’est bien cet aspect là qui me plaisait le plus sur "Sermons Of The Sinners" et ici je fais grise mine (sauf pour le final).
En fait, l’album commence avec des titres qui se veulent percutant et s’achève par trois compositions où l’on sent un travail plus poussé sur les ambiances et les chœurs (ces derniers manquant cependant grandement de subtilité), mais qui s’achèvent sur des fade-out ennuyants. Comme "Wash Away Your Sins" qui se veut le plus élaboré et épique, et il est vrai qu’il fonctionne plutôt bien, mais sa fin est bêtement tronquée...

Pour le reste, le groupe envoie le pâté, un peu trop. Ca bourrine sec, Ripper (qui avait ces derniers temps des envies de refaire du "Jugulator") hurle toujours autant en y mettant trop peu de nuances. Tout cela est fatiguant. Que dire de l’emprunt risible de "Dissident Agressor" sur "Hymn 66" ? Ou encore de ses ridicules "Defenders, Defenders, defenders", qui achèvent "Sons Of The Sentinel" au titre déjà gênant (mais qui a le mérite d’avoir un refrain sacrément efficace) ?

Conclusion : "The Sinner Rides Again" n’est pas une daube absolue. Mais il continue de colporter les mêmes défauts que l’album précédent tout en y gommant certaines de ses qualités. L’album est plus court, et pourtant plus fatiguant à écouter.