Tout y est ou presque. Le chant Black lointain paraissant hurlé au travers d'une tempête de neige. Les guitares denses au tremolo picking embrumé. Les nappes synthétiques qui rappellent ce que l'on appelait à grand tort Black Sympho au milieu des 90's. L'illustration fantastico-médiévale aux tons bleutés qu'on croirait œuvre de Necrolord. Plus qu'une référence, la révérence à l'EMPEROR d'"In The Nightside Eclipse" serait évidente chez MOONLIGHT SORCERY. Sauf que, comme l'a souligné Anima dans sa chronique, le groupe finlandais est beaucoup trop malin pour simplement se borner à répéter une formule presque plus vieille que ses membres eux-mêmes.

Il s'assume surtout beaucoup plus comme l'héritier d'une multitude d'influences qui vont bien au-delà de l'Empereur de Notodden. Au-delà même du Black Metal de la seconde vague et jusqu'au Heavy Metal des années 80, qui influence les leads et soli de guitare dispersés sur l'E.P. et nulle part aussi concentrés que sur le splendide "Wolven Hour" qui suffit à lui seul à valoir les quatre étoiles à "Piercing Through The Frozen Eternity". L'Extended Play suivant – le deuxième sorti en 2022, signe de la fécondité du groupe – le démontrera plus amplement mais MOONLIGHT SORCERY n'est pas groupe à cacher son jeu, ni à s'entêter dans une posture trve éculée.

Dès ce premier enregistrement officiel, la formation de Tampere se positionne comme l'une des plus enthousiasmantes de ces dernières années sur la scène Black Mélo. Et si les brumes norvégiennes sont encore très palpables ici, la limpidité des mélodies finlandaises apparaît déjà lorsque les bourrasques s'apaisent. Elles permettront probablement – et rapidement – à MOONLIGHT SORCERY de brasser encore plus large, comme le prouve déjà "Nightwind: The Conqueror From The Stars", l'autre E.P. quatre étoiles sorti par le combo ces douze derniers mois, et sur lequel percent quelques influences BODOMiennes pas dégueu. Que quelqu'un nous le chronique, et vite !