Après des débuts prometteurs (souvenez-vous du 1er album éponyme en 1989 et de "One size fits all" 2 ans après) qui laissaient entrevoir un futur radieux, Pink Cream 69 a connu un gros passage à vide en étant laissé en plan par son chanteur Andi Deris (parti chez HELLOWEEN et remplacé par l'Anglais David Readman), éjecté par Sony et en s'aventurant dans des territoire grungeo-metal (les albums "Change" en 95, et "Food for thought" en 97) qui ne lui ont pas forcément réussis.

Alors que Pink Cream 69 semblait voué à sombrer dans l'indifférence totale, voilà qu'il reprend du poil de la bête avec "Electrified", qui marque un retour aux sources: à savoir du hard mélodique pêchu, bien interprété, avec quelques montées d'adrénaline ça et là. Et les titres de l'album montrent que le quatuor désormais international (outre le chanteur anglais, le guitariste est allemand, le bassiste américain et le batteur grec) excelle dans ce domaine. « Shame », "Stranger in time", "Electrified" (qui a la particularité d'avoir une intro indus), "Higher kind of life", "Burn your soul", "Best for you" sont terriblement efficaces avec leurs refrains et leurs choeurs imparables, ainsi que les mélodies de guitares de toute beauté. PC69 sait aussi se faire plus incisif avec "Break the silence", plein de punch, et "Over the fire" qui flirte avec le speed-metal. En outre, l'album contient 2 ballades plutôt quelconques("Rocket ride" et "Gone again").

Mais, au final, "Eletrified" est un album de hard mélodique de qualité qui marque un net regain de forme des Pinkies. David Readman s'affirme comme le chanteur du groupe à part entière et sa voix chaude prend toute sa dimension, Alfred Köffler confirme qu'il est un soliste brillant, talentueux, mais injustement sous-estimé. Quand à Dennis Ward (basse) et Kosta Zafiriou(batterie), ils n'ont de leçons à recevoir de personne, leurs compétences de musiciens ayant à maintes reprises faits leurs preuves.

Pour simplifier, "Electrified" est le genre d'album que Queensrÿche n'a pas su (ou pu) réaliser après "Empire" en 1990.