ETERNAL TEARS OF SORROW, un groupe de Death Mélodique ? Laissez-moi rire. Tout ça parce que Altti Veteläinen chante avec une grosse voix d’homme growlée (ce qui est surtout vrai sur les tout premiers disques de la formation) ? Tout ça parce que ça double-pédale de temps en temps ? Tout ça parce que ça riffe sur des grattes bien graves, en bonne partie downtuned ? Et parce que ça reste mélodique malgré tout ? OK, je veux bien accorder au groupe que "Sinners Serenade", son premier album, comporte une certaine part d'éléments de Death Mélo. Mais c’est avant tout l’adjectif “mélodique” qui l’emporte dans sa musique. Non, je vais vous dire ce qu’est, pour moi, ETERNAL TEARS OF SORROW : un combo de Power Metal Extrême !

Oui, car ses fondamentaux - ainsi que ses idéaux esthétiques - sont autrement plus Heavy que Death, et pas davantage Melodeath. L'ensemble de sa musique tient bien plus d’un Heavy extrémisé que d’autre chose. Et ça, c’est sensible dès "Sinners Serenade". Des exemples ? Le morceau-titre, déjà. "My God, The Evil Wind", ensuite, et sa piètre instru vaguement Folk que l’on décèle derrière des grattes qui occupent l’essentiel de l’espace sonore. "March", aussi. "The Son Of The Forest" également. Bref : un peu tous les morceaux de ce disque sonnent plus Heavy, tendance épique, qu’autre chose… Mais ça se prétend tellement autre chose que ça ne fonctionne pas vraiment. Surtout que la production n’est pas, mais alors pas du tout à la hauteur !

Par ailleurs, plusieurs riffs ("The Law Of The Flames", "March", toujours, ou "Bard’s Burial", modeste et vraiment sans intérêt) et passages de guitare clean montrent un groupe en quête d'éléments folkisants ou médiévisants à intégrer à sa musique. Ça n’ira pas plus loin et heureusement car ce n’est clairement pas ce qui inspire le plus ETERNAL TEARS OF SORROW. Non, c’est surtout la mélodie, en général, qui l'inspire. Une mélodie où l’on décèle déjà des influences néoclassiques, mais tellement mal digérées qu’on se demande s’il s’agit du même groupe qui nous enchantera deux albums plus tard ! Mais le groupe n’est pas encore en mesure d’assumer ce penchant contraignant. Parce qu'il patauge parfois dans ses arrangements et dans les tonalités sur ce premier album (cf. le morceau "Sinners Serenade"). Cela fait moche. Et ça n'est pas très bon, forcément.

Ce "Sinners Serenade", premier album d'E.T.O.S., n’est pas moche ni mauvais de partout, il ne faut pas exagérer : beaucoup de morceaux ont quelques riffs sympathiques, même le minuscule instrumental "Into The Deepest Waters". Mais rien de plus tant l’ensemble est mal fagoté. D’ordinaire, je recommande toujours d'écouter les débuts d’un artiste lorsque je conseille à quelqu'un de le découvrir. Mais avec ETERNAL TEARS OF SORROW, vous pouvez sauter cette étape sans remords ni regrets. "Sinners Serenade" ne vous apportera rien, sinon des arguments pour vous dire que ses membres n’ont en fait rien de génial, mais ont bossé comme des malades pour aboutir aux merveilles que seront "Chaotic Beauty" et "A Virgin And A Whore".