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CINEMATIC METAL  |  STUDIO

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Luca Turilli's RHAPSODY - Prometheus - Symphonia Ignis Divinus (2015)
Par DARK SCHNEIDER le 28 Mai 2016          Consultée 2790 fois

On peut facilement se moquer de Luca Turilli. Depuis les débuts de RHAPSODY, au travers de ses interviews notamment, l'homme tantôt agace, tantôt fait sourire. Car entre son ambition artistique qui semble trahir une certaine démesure de son ego, contrebalancée par son étonnante tendance à dévaloriser ses capacités guitaristique, et la naïveté dont il peut faire preuve au travers de ses textes et discours, il ne laisse vraiment pas indifférent. Mais ce que l'on ne pourra pas lui retirer, c'est une véritable générosité et une sincérité évidente. Luca Turilli est un musicien éminemment attachant, avec ses qualités et ses défauts. Quelqu'un qu'on a donc envie de suivre, même si son sommet artistique semble appartenir à un passé un peu lointain. Et le revoilà donc avec ce "Prometheus", et si je me suis fendu de cette introduction ce n'est pas pour rien : plus que jamais, Luca Turilli semble vouloir faire les choses au format XXL, pas de demi-mesure avec lui, et c'est ça qui est bon !

"Prometheus" repousse les limites de la démesure. C'est une œuvre où les termes de grandiloquence et d'emphase ne suffisent pas à la décrire tant son créateur y va à fond. C'est toute la différence avec "Ascending to Infinity" : ce dernier était prometteur, mais manquait un peu d'aboutissement, un album sorti peut-être un peu trop vite après le fameux split. Cette fois-ci, on sent que tout a été poli dans ses moindres détails. Le style reste pourtant globalement le même : en fait, tout est question de nuances. Plus riche, plus subtil, plus orchestré que son prédécesseur : en somme, un parfait vecteur de la vision cinématique du Metal que possède Turilli. Là où ses anciens collègues, avec plus ou moins de réussite, se contentent de reproduire le passé en se concentrant sur la facette Metal, Turilli persiste dans un chemin totalement inverse, mais bien plus créatif : il va de l'avant, toujours.

Plus cinématique que jamais donc, plus italien aussi. Une mise en avant logique de la langue natale du guitariste tant celle-ci est taillée pour le style opératique du groupe. Un choix parfaitement légitimé par les capacités d'un Alessandro Conti totalement idoine en la matière. "El Cigno Nero" est d'emblée un des meilleurs opener de RHAPSODY (quel que soit son incarnation), au refrain qui tape dans le mille, bien qu'il faille apprécier ce style très théâtral et un brin maniéré. "Rosenkreuz" nous rappelle au bon temps de "The Ancient Forest Of Elves", sans être un simple décalque. "One Ring To The Rule Them All" nous fait fantasmé sur un album entièrement consacré au SDA, "King Solomon" nous propulse avec brio vers des temps bibliques... L'album brasse ainsi avec délections des ambiances différentes, agrémentant le tout de touches électro finement amenées, et d'un équilibre parfait entre les différents instruments et les orchestrations massives (mais qui évitent de sonner synthétiques). La guitare de Turilli n'est qu'un instrument parmi d'autre, c'est un choix.

Il ne manque vraiment pas grand chose pour que ce "Prometheus" soit un carton plein. Son seul véritable défaut est son titre final, la seconde partie contant les péripéties de l'archange Michael. 18 minutes au compteur, qui ne se justifient pas vraiment : c'est trop long, le refrain un peu lancinant se fait trop répétitif. Un titre mieux maîtrisé que le part 1, mais ce n'est pas encore totalement ça. Mais c'est du Luca Turilli tout craché : un mec qui a tendance à se faire dépasser par son trop plein d'idées. Encore un de ses défauts... qui le rendent terriblement attachant.
Franchement un grand bravo ! Et encore plus de titres en italien pour le prochain, per favore !

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   (3 chroniques)



- Alessandro Conti (chant)
- Luca Turilli (guitare lead, claviers)
- Dominique Leurquin (guitare lead & rythmique)
- Patrice Guers (basse)
- Alex Landenburg (batterie)
- Ralph Scheepers (chant sur 10)
- David Readman (chant sur 8)
- Émilie Ragni (chant sur 7)
- Jasen Anthony (narration)
- Bridget Fole (chœurs)
- Previn Moore (chœurs)
- Matthias Stockinger (chœurs)
- Dan Lucas (chœurs)


1. Nova Genesis [ad Splendorem Angeli Triumphantis]
2. Il Cigno Nero
3. Rosenkreuz [the Rose And The Cross]
4. Anahata
5. Il Tempo Degli Dei
6. One Ring To Rule Them All
7. Notturno
8. Prometheus
9. King Solomon And The 72 Names Of God
10. Yggdrasil
11. Of Michael The Archangel And Lucifer’s Fall Part 2
- i. Codex Alpha Omega
- ii. Symphonia Ignis Divinus
- iii. The Astral Convergence
- iv. The Divine Fire Of The Archangel
- v. Of Psyche And Archetypes
12. Thundersteel [riot Cover]



             



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