Alors celui-là, j'ai bien mis une vingtaine d’écoutes pour ne serait-ce que commencer à le décoder !

Si vous avez le bonheur de déjà connaître "In A Flesh Aquarium", dites-vous que ce 3ème opus est encore plus riche, plus dense et plus fou !
Déjà, la production pulvérise celle du précédent, le reléguant au rang de vulgaire démo enregistrée dans une cave (genre "St Anger" quoi). Le travail pour rendre ce mille-feuille sonore aussi clair et puissant a dû être colossal. Ensuite, techniquement les musiciens sont juste incroyables chacun dans leur domaine, à commencer par le bassiste qui n'a rien moins qu'une basse 9 cordes ! Ben voyons ! Et ce n'est pas que pour crâner, il sait s'en servir et il vous donnera le tournis à de nombreuses reprises (le tapping à 3:33 sur "The Quantum Symphony" à faire pâlir Steve DiGiorgio). Le violoniste fou se taille une grosse part du gâteau également avec ses mélodies parfois posées et enivrantes et souvent véloces et décalées. Le batteur, de son côté, doit avoir plusieurs cerveaux pour réussir à poser ses parties de batterie sur une musique aussi tordue et précise. À ce titre, "Words" et "Mechanical Phoenix" devraient même en écœurer certains tellement le groupe fait dans la surenchère de notes (moi j‘adore hein pas de soucis !).

La mélodie a toujours sa place même quand ça joue très vite, comme le passage cartoon-esque hallucinant de "Silence This Parasite" de 2:50 à 3:20, et les passages accrocheurs ne manquent pas non plus comme sur le hit "Unsolved Ideas Of A Distorted Guest" au refrain technoïde. Le début de ce morceau illustre d'ailleurs parfaitement le talent des Québécois dans le développement de textures sonores innovantes et carrément magiques.
Le génie est partout, même dans les interludes comme "In The Mind Of The Last Whale" qui, juste avec des chœurs fantomatiques, quelques délicates notes de piano et des bruitages guitaristiques rappelant les "cris" des grands cétacés susnommés, parvient à vous détendre totalement en 3 minutes chrono.

Un disque exigeant car la masse d'info à intégrer est énorme (le "Deconstruction" de tonton Devin à côté c'est de la Pop) et qu’il faut aimer les trucs plus que barrés mais si vous voulez le best of the best du Métal Avant-Gardiste c'est "Fables Of The Sleepless Empire" qu’il vous faut.

PS: Leïlindel, épouse-moi.