Bon alors, comment entamer du bon pied une chro’ sur les brésiliens de WHIPSTRIKER…
Une accroche sympa qui résume bien le propos du groupe ? Mmmmh… c’est pas évident. Je sais !
[Micro on, on balance la vraie intro ce coup là ! Et zou.]
Bon OK, alors WHIPSTRIKER c’est d’abord et avant tout des mecs qui n’aiment pas MOTÖRHEAD.
[Regards entendus.]
Mais alors là, pas du tout.
Non non, n’insistez pas.
…
Mais non je déconne !

Tout simplement, ce groupe c’est essentiellement un élément des thrasheurs de FARSCAPE qui a décidé de laisser libre court à sa fibre moto-raid-ienne. Je dis un élément, en fait c’est la quasi-totalité du lineup qui est commune aux deux groupes, mais bon vu que sur les photos le bonhomme se tape fièrement la pose tout seul on comprend vite où il veut en venir. Pis en plus son pseudo dans Farscape c’est WHIPSTRIKER alors hein… A noter que tout ce petit monde joue dans un tas d’autres combos, notamment APOKALIPTIC RAIDS, autre hommage (très bien exécuté) à HELLHAMMER ce coup-ci (et voilà, j’ai plus à chroniquer les skeuds comme ça, yeah). Bref, ça vous pose vite fait un décor.

Méééééééé euuuuh parle nous de la musique ! OK OK. Ici pas de débat à la con comme pour MOTÖRHEAD « hey vazy-toi là-bas c’est du speed metal d’abord », WHIPSTRIKER garde la tessiture mais accentue le côté crade et viscéral, bref rock’n’roll, du combo à Lemmy. Et quitte à investir ce seul côté et à plaquer la recette directement, faut dire qu’il le fait bien. C’est d’ailleurs plutôt rare de voir des fans de Lemmy s’abandonner totalement à cette inclination plus rock’n’roll vu que beaucoup de groupes qui commencent comme ça peuvent pas s’empêcher d’appuyer sur le champignon et d’incorporer des influences d’autres groupes bien roots de la même époque- DISCHARGE, VENOM & consorts (jetez moi une oreille sur CHILDREN OF TECHNOLOGY avant que j’en fasse la chro tiens !). Heureusement, la magie du wock opère et il s’est passé un truc entre le moment où Whipstriker (le pseudo ce coup-ci, pas le groupe) a écouté "Overkill" pour la première fois et le moment où il est entré en studio parce que son groupe à lui ne fait absolument pas doublon (sans faire ombrage non plus).

La douzaine de cordes fait des merveilles en matière de plans headbangables, à quoi s’ajoute bien sûr le point qui tape en l’air lors des refrains avec les chœurs beuglés ; c’est bel et bien du « Crude Rock’n’Roll », contrat respecté. Même dans les quelques chansons plus lentes ("Alice Bring Me Back") tous les instrus claquent super fort et gardent un groove puissant. Le mec va vraiment attraper des riffs par la gorge et les fait ressortir tout maugréant et énervés, un bonheur. A part ça il raconte les salades habituelles, comment que c’est la vie d’un pauvre rocker tout gentil etc etc. Et la face B est tellement énorme qu’on en oublie à quel point on a rocké sur la face 1 ("To The Mind", "Out Of Scenery"). Qu’ils jouent la corde sensible ou la carte du vénère ("Bitch’s Grass") ils se démerdent pour caser naturellement le solo et tout ce qu’il faut, jamais de vide ni de remplissage à signaler.

Une bonne surprise en forme de décharge rock’n’roll, heavy et keupon plutôt décalé vu son ancrage dans le pays du Metal extrême. WHIPSTRIKER délivre une musique fondamentalement cool avec la petite touche qui fait qu’on y croit de A à Z.

3,XXX/5 (mais un vrai un gros, tellement densément bourré de chiffres après la virgule qu’il se rapproche dangereusement de la note d’au-dessus).