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AESMAH - [imeria] (2012)
Par JEFF KANJI le 15 Octobre 2012          Consultée 5793 fois

AESMAH est un nouveau venu sur la scène hexagonale. Ce combo de Death Mélodique basé à Lyon, a déjà un premier EP - "Hegemony" - à son actif sorti en 2009 mais c’est avec "[Imeria]" qu’il risque fort de se faire remarquer ! Voilà que je découvre, par le biais d’une demande de chronique, un excellent opus de Death Mélodique qui, malgré le qualificatif d’EP que lui donne le groupe, renferme huit morceaux pour pas loin de cinquante minutes de musique ! Le groupe, qui s’est séparé de son batteur et de son claviériste, présents sur "[Imeria]", a concocté un brûlot aux influences variées et surtout parfaitement digérées.

Si on peut reconnaître les traces qu’a laissé DARK TRANQUILLITY dans le riffing, on peut aussi lointainement penser à ORPHANED LAND (sans la couleur orientale) dans la construction progressive des morceaux. Je pense en premier lieu à "Eternal Apnoea" qui s’ouvre sur des guitares acoustiques bien présentes sur lesquelles la guitare électrique vient poser un petit lead avant que la machine plus Death teintée de Heavy vienne assurer le relais. Les parties de guitare se font très riches et les growls sont doublés par un chant clair sans fioriture. Les petits plans Prog, assez OPETHiens, sont d’une efficacité incontestable alors qu’ils auraient pu être posés là sans raison par un groupe moins délicat. Les narrations sur fond d’acoustique et de samples mouvants n’hésitant pas à partir sur des terrains plus électro ("The Deceptive Haven" en montre la meilleure et la plus franche utilisation) et affinent un peu plus la personnalité d’AESMAH. "Eternal Apnoea" résume à merveille les qualités de "[Imeria]".

À l’image du très bel artwork mélangeant couleur sombre et effets pastels tout en restant très lumineux (félicitations au travail du Chromatorium), et décliné sur l’ensemble du digipack et du livret, AESMAH aime faire les choses avec classe. Pour cela ils n’ont pas hésité à saupoudrer "Inside Indestructible" et "Imeria" d’une touche féminine de bon aloi. Charlotte Kouby, aux antipodes des apprenti-chanteuses de Metal Symphonique d’une bonne partie de la scène, se montre à la fois sobre et efficace. Ses interventions ne souffrent aucun maniérisme ni aucune caricature. Elle a également pour elle un accent anglais irréprochable, ce qui n’est pas toujours le cas de nos messieurs. Je minimise cette dernière phrase immédiatement, car cela ne gêne absolument pas l’écoute où la voix death prédomine. C’est davantage sur les passages chantés que cela accroche très légèrement. Si vous voulez, c’est moins gênant que l’accent approximatif de Timo Kotipelto et Tarja Turunen ! Et les paroles sont loin d’être niaises, très introspectives et bien écrites.

Varié niveau chant, "[Imeria]" ne comporte aucun autre aspect pouvant être minoré. Les guitares, si elles ne rechignent pas à délivrer certains riffs typiques, savent varier leur discours et c’est un réel plaisir que d’évoluer au milieu de cette avalanche de plans ("The Deceptive Haven", "Imeria"), aussi variés que pertinents. Pas de débauche pyrotechnique chez AESMAH, chaque partie semble parfaitement à sa place et rien ne vient déborder. Cela contribue sans doute à la sensation d’écouter un groupe authentique, sincère et impliqué à 200% dans le pouvoir évocateur de sa musique. Et je ne vous ai pas parlé de la batterie, qui applique avec brio chaque beat, que ce soit une cavalcade Thrash, un mosh part puissant ou encore une rafale de double grosse caisse qui ferait presque glisser AESMAH vers le Speed Mélodique (le refrain de "Eternal Apnoea" en est une démonstration probante). Le batteur n’hésite pas non plus à nous maraver à coups de blast beats sauvages quand ils se font nécessaires ("Chimera"). Une nouvelle fois, rien n’est gratuit ! Les tempi différents (parfois au sein d’un même morceau, ce qui arrive fréquemment, cinq sur huit dépassant les six minutes) permettent d’alterner et donnent beaucoup de fluidité à l’album ; entre le mid-tempo "Colorless Mind", le jumpy "Inside Indestructible", ou encore un "The Deceptive Haven" qui prend des allures de triomphe romain, on est servi ! J’ai une préférence à ce niveau pour l’OPETHien "The Deceptive Haven" et le lourd "Wasted By Suen" que n’aurait pas renié HYPOCRISY. J’ajoute que l’omniprésence du clavier, à la fois discret et soulignant le boulot des guitares, et qui sait se taire quand celles-ci se font corrosives, est toujours pertinent, tant dans le choix des parties que dans les sons utilisés. Voilà un groupe de Metal Extrême qui est parvenu à faire entrer le clavier en symbiose avec la section Metal. Vous remarquerez après plusieurs écoutes que le piano est toujours là par petites touches, contribuant à maintenir l’ambiance non pas noire mais plutôt mélancolique de l’opus, approchant parfois l’atmosphère si particulière des vieux SEPTIC FLESH, "The Ophidian Wheel" en tête.

Le cas de conscience du chroniqueur se pose souvent quand il s’agit de supporter les groupes de faible notoriété. Doit-on exagérer les qualités de leur production, voire les sur-noter légèrement ou bien les mettre sur un pied d’égalité avec la scène plus médiatisée et reconnue ? J’ai choisi la deuxième option : la scène Metal hexagonale mérite que ses défauts soient corrigés, mais surtout que ses plus talentueux poulains soient extorqués de la masse. Ils se retrouvent de fait valorisés. AESMAH récolte ainsi la même note que le dernier TESTAMENT. Si chaque nouvelle sortie UG était un nouveau chef d’œuvre ça se saurait depuis le temps. Avec "[Imeria]", AESMAH m’a scotché. Pas immédiatement. Les premières écoutes révèlent surtout les gimmicks du style auxquels nous sommes habitués. Mais le prolongement et l’immersion dans "[Imeria]" fait pénétrer une à une les multiples couches de la musique enthousiasmante de nos Lyonnais. Délivrant un très bon disque, la Sélection a fini par s’affirmer sur la longueur pour AESMAH alors qu’ils n’y semblaient pas destinés. À l’image de BE’LAKOR (qui peut lui envier sa concision), desquels ils sont vraiment proches par l’esprit et la qualité, ainsi que le niveau technique, AESMAH délivre son discours avec fermeté et apporte sa pierre à l’édifice Melodeath en y insufflant sa propre personnalité.

Si AESMAH continue à remettre son ouvrage sur le métier comme il le fait opiniâtrement, nul doute qu’il atteindra l’excellence avec sa prochaine livraison !

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Par JEFF KANJI




 
   JEFF KANJI

 
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- Olivier Girard (guitare, chant)
- Maxime Donet (guitare)
- François Tissot (basse, chant)
- Clément Voisin (claviers, synthétiseur)
- Jérémie Pannetier (batterie)
- Charlotte Kouby (chant féminin sur 1, 6)


1. Inside Indestructible
2. Eternal Apnoea
3. Colorless Mind
4. Chimera
5. The Deceptive Haven
6. Imeria
7. Wasted By Suen
8. Endless Wrench



             



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