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HEAVY SOMNIFèRE  |  STUDIO

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2012 British Lion
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BRITISH LION - British Lion (2012)
Par CANARD WC le 4 Novembre 2012          Consultée 10435 fois

Écouter "British Lion", le premier album solo de Sir Harris, revient à mener une bataille contre l’ennui mortel, une lutte sans merci contre le sommeil. Alors un conseil : faites une sieste avant et buvez du Red Bull, vous allez en avoir besoin.

Sérieusement, on s’emmerde. Il ne se passe rien, à un point que c’en est dramatique. C’était bien la peine d’aller chercher des copains pour faire du bruit en studio et tenter de faire passer cela pour un album… "British Lion" n’est rien du tout, une chiure de Heavy inoffensive dont personne ne parlerait si Monsieur IRON MAIDEN n’en était pas le géniteur. Que l’album soit aussi Metal que du pain de mie (ah ah) est une chose, mais que ce soit aussi tiède, mou, sans âme ni émotion et je m’interroge : à aucun moment de la conception, personne ne s’est rendu compte de cette transparence ?

Fascinant quelque part.

Car il y a aussi un problème avec les compositions : tellement sans reliefs qu’il est juste impossible de mémoriser quoique ce soit, même après une poignée d’écoutes consécutives. Évidemment, pas de soli marquants, aucun refrain ni de lignes de chant. "British Lion" pose la question de la non-musique, du Heavy qui n’existe pas. A croire que Steve a tout oublié de l’époque bénie des années 80. Le choix de ce chanteur en devient presque une métaphore de l’album : certes, Richard Taylor (le chanteur donc) n’est pas aidé par la nature (son timbre est passe-partout pour dire ça gentiment), mais même en terme d’interprétation, il ne transmet RIEN. Seule la basse surnage et gronde, soutenue par un batteur qui tente de donner un peu de couleur à l’ensemble. Mais ce n’est pas parce qu’on bouge les bras dans tous les sens, qu’on va s’envoler pour autant. Le rendu global est de fait indéfinissable. Cataloguer cela en Heavy est une insulte au IRON MAIDEN d’antan. "British Lion" est même encore plus mièvre et inutile que "Final Frontier". Quelque part, je salue l’exploit.

Pourtant, il y a une volonté de faire du Beau (enfin je suppose) : Steve et sa bande de copains ont glissé des arpèges et cherché des ambiances. Si on devait jouer au jeu des ressemblances, on citerait peut être UFO et TOOL. Mais sans la force de composition du premier ni l’inspiration et l’originalité du second. Le mélange est donc bien foireux. Zéro pointé aussi à ce niveau là.

"British Lion" a au moins le mérite de nous donner une piste d’explication du « ce qui va pas chez IRON MAIDEN ces dernières années » : Steve Harris lui-même. Doit être crevé ou n’a tout simplement plus rien à dire. L’inspiration est quelque chose qui s’étiole avec le temps. Après 30 ans d’une carrière luxuriante, les dés étaient pipés et on s’en voudrait presque d’y avoir cru. En prenant un peu plus de « hauteur », il semble évident qu’IRON MAIDEN n’a « fonctionné » qu’avec un peu de concurrence et d’égos en son sein. Tant que des « leaders » comme Harris ou Dickinson se sont confrontés, que chacun des deux n’avaient pas de projets solo, venaient en studio avec des idées dans leur besace ; IRON MAIDEN était flamboyant. A partir du moment où tous les membres du groupe n’était plus à 100 %, ce fut le début de la fin. La morale de cette histoire pourrait donc être la suivante : sans travail, sans tension, sans pression ; même les grands groupes font de la merde. La preuve par 4 avec ce "British Lion" aussi inoffensif qu’un chaton. Au moment où j’écris ces lignes acerbes, je suppose que les matelas DUNLOPILLO sont en pourparlers avec Steve Harris pour un partenariat.


Bref. Tout seul ou entouré de béni-oui-oui, monseigneur Steve n’est pas en mesure de produire quelque chose d’acceptable. C’est l’autre grande leçon de ce "British Lion". Tout juste de quoi s’aménager une gentille petite préretraite, sous les œillades énamourés de fans trop conciliants. Et encore, paraît qu’il y en a un paquet qui se sont aperçus que c’était pourri. Comme quoi.


Note : 1/5


Morceau préféré : zzz zzz zzz
Morceau détesté : hein de quoi ?

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- Barry Fitzgibbon (gratte papier)
- Ian Roberts (tchi tchi)
- Richard Cook (tsss tsss)


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