CALIBAN fait son retour dans la base de données de NiME... Non pas qu'il était temps de réparer une injustice, loin de là même, juste que ce groupe allemand n'en est pas à ses débuts.
Histoire de vous en faire une bio rapide, le combo se forme en 1997 et compte parmi ses relations proches les membres de HEVEN SHALL BURN (on en recause très vite mais sachez déjà qu'il existe un split album), Mike D. (KILLSWITCH ENGAGE) qui gère leur artwork de mersch', …

Bref, "I Am Nemesis" est, sauf erreur de ma part, quelque chose comme le 8ème opus studio de CALIBAN (hommage à Shakespeare) .

Nos natifs d'outre Rhin ont depuis suivi leur chemin, celui très "tendance" du Metalcore. Cette scène, particulièrement "extrême", connait pas mal de succès et donc de prétendants depuis une bonne décennie. Inutile donc de vous dire que CALIBAN a déjà essuyé tous les poncifs du genre : après des débuts bien burnés, le chant clair a fait son apparition et les dernières productions ont bien divisé les fans.
Avec cette nouvelle fournée, le groupe s'offre un petit retour aux sources... "We Are The Many" est un retour aux guitares branchées ET puissantes. La saturation fait plaisir à entendre. Le riff est efficace et le "You've gotta be fucking kidding me !?" claque d'entrée. On peut noter la présence en guest de Marcus Bischoff (HEAVEN SHALL BURN) et de Mitch Lucker (SUICIDE SILENT) par exemple, donnant du poids au chant.

Bien lancées, ces 45 minutes de Metalcore tournent rapidement à l'ultra classique. Difficile d'être surpris. Le chant clair fait rapidement son apparition et se montre presque chiant ("Open Letter", un sacré ratage...). Comme trop souvent, il est placé à des moments peu opportuns, vient rompre et briser le rythme de titre puissant et/ou au chant growlé avec force... Bref, tout cela ne casse pas trois pattes à un canard.
On peut même hurler au plagiat avec "No Tomorrow" qui ne reprend rien de moins que le riff de "The Deceived" de TRIVIUM ! C'est affolant !
On dérive ainsi par vagues successives entre Metalcore ultra formaté et pseudo Metal/Death Mélodique.
"Dein R3.ich" et son refrain en allemand redonnent un semblant de tenu à l'ensemble mais ces efforts semblent beaucoup trop sporadiques pour faire franchement plaisir. Notons la présence d'un titre mid-tempo, plus calme et posé, ("This Oath"), plaisant mais une fois encore bien classique dans le genre...

Après quelques petites touches pseudo électro et de nombreuses écoutes, on en arrive à la conclusion que :
Andreas Dörner est un chanteur appliqué et efficace, qui fait plaisir à entendre en chant growlé.
CALIBAN doit quitter cette ornière du Metalcore poussif et formaté, même si on trouve ici une certaine volonté de ne pas réédité les erreurs de passé...
Le chant clair de Denis Schmidt est pénible et les mélodies popisantes sont insupportables ("Moderne Warfare").
Le groupe doit s'attacher à conserver ses riffs puissants et féroces pour espérer exister encore sur la scène européenne et ne pas se faire bouffer tout cru...

A noter que la version que je possède (digipack) contient un artwork glauquissime au possible, plutôt pas mal, et un second cd bonus comprenant des covers bien plaisantes ("Shout At The Devil" de MÖTLEY CRÜE, "Sonne" de RAMMSTEIN, "Feasting On The Blood Of The Insane" de SIX FEET UNDER, "Die Die My Darling" des MISFITS, "Blinded By Fear" de AT THE GATES, "High Hopes" des PINK FLOYD, "Among The Living" d'ANTHRAX) et un remix de "Edge Of Black". Un gros plus qui vient de gonfler la note pour la prise de risque et l'originalité des titres choisis (nombreux de mes classiques, donc plaisant !).
Mais attention, tout ceci n'est autre que l'arbre qui cache la forêt... laquelle est pratiquement rasée, faute de ressources suffisantes pour espérer faire croitre la végétation... CALIBAN, groupe générique...


Note réelle : 2,5/5.