Lors de la sortie de leur précédent opus "I Am Nemesis", j'avais tenté de vous faire part de mon sentiment plus que mitigé à l'écoute de nos Allemands de CALIBAN. J'en avais presque eu des "remords" tant j'avais eu le sentiment d'avoir tapé un peu trop fort.
Ce Metalcore poussif et formaté avait eu raison de ma patience et j'en attendais bien autre chose, surtout si le groupe voulait survivre…

Car soyons franc et clair : on est désormais dans ce cadre-là. Cette nouveauté de Janvier 2014 ne paraît que maintenant car il faut bien reconnaître qu'en 2 ans, les changements ne sont pas légion.
C'en est même désespérant. Non pas que j'avais placé toutes mes économies en pariant sur ce combo mais on retrouve :

- Quelques petites touches pseudo Électro lorgnant sur le Djent.

- Andreas Dörner est un chanteur appliqué et efficace, qui fait plaisir à entendre en chant growlé. Mais ses essais en chant clair œuvrent dans de la Pop gerbante parfois ne vont pas le servir.

- Ces mélodies popisantes, donc, sont une nouvelle fois insupportables : "My Vertigo" par exemple qui vient se faire cisailler en deux par un refrain immonde en mode guimauve.

- CALIBAN n'a pas quitté cette ornière du Metalcore poussif et formaté, bien au contraire.

- Le groupe s'attache à conserver des pseudo riffs puissants et féroces pour espérer exister encore (sur la scène européenne) mais ne dupe personne. On sent poindre ses excès de furie pour contenter une fanbase qui a du se casser : "King" alterne très maladroitement ce côté -coré avec des refrains popisants et niais qui rompent tout sentiment d'énergie.

- Chanter en allemand n'est pas un truc original ("NebeL").

En voulant jouer dans le secteur des "sonorités modernes" CALIBAN en perd encore davantage son identité. C'est bien simple : on a l'impression d'écouter parfois du LINKIN PARK (Chester Bennington sors de ce corps !), du COLDPLAY (sic) ou du MUSE/U2 (re-sic) par exemple.

Quelques fulgurances sont au programme : on retrouve un semblant d'idées parfois, à savoir le groupe à ses origines ("Chaos-Creation", "Wolves And Rats") mais tellement noyées dans une "mièvrerie" musicale que l'on se demande encore ce que ce "Ghost Empire" peut apporter à la discographie du groupe.

Une fois n'est pas coutume, la production de l'ensemble est globalement inattaquable. On soigne la forme à défaut de foutre le paquet sur le fond même si les bassistes une fois encore pourront crier au scandale à l'écoute du mix final de leur instrument de prédilection.
On en vient à clairement comprendre que cet opus est taillé pour le live et qu'il ne passe pas vraiment version studio. Les sonorités qui tabassent par intermittence, c'est sans doute meilleur pour les oreilles sur scène mais pas sur un cd.
Et vous aurez beau multiplier les écoutes, les décaler dans le temps, rien n'y fera. CALIBAN n'arrive pas/plus à retrouver le chemin de l'identité franche. Le groupe est clairement en train de gonfler les rangs des énièmes formations du genre, victime de la concurrence. Même si je n'aime pas le jeu des comparaisons mais un combo comme HEAVEN SHALL BURN par exemple (celui-ci qui me vient à l'esprit, là, directement) en terme de mètre étalon, leur fait beaucoup, mais alors beaucoup de mal...

Certains pourront s'étonner de me lire aussi peu "précis" dans mes justifications à base d'exemples (j'aime bien citer des titres qui illustrent mon propos) mais je n'ai pas réellement réussi à vous sortir un seul morceau qui vaille le coup… sans pour autant parler de daube absolue… Mais pas loin !

Des lyrics bien quelconques pour ne pas dire nazes, un style Emo/Metalcore dans son sens péjoratif, un chant clair niaiseux et des chœurs à gogo, le tout porté par des riffs quelconques, n'en jetez plus vous tenez ici une galette qui ne pourra que donner du grain à moudre aux anti-Metalcore...


Note réelle : 1,5/5.