Faut croire que la démo précédente a plu. Je vois pas bien comment c'est possible mais j'ai appris à ne plus avoir foi en l'humanité. Bref. Victory Records accueille à bras ouvert DESIGN THE SKYLINE, c'est à dire la relève du Crabcore (pour ceux qui suivent pas, ça vient du Deathcore joué par des crabes. Matez le clip de "Stick Stickly" de ATTACK ATTACK et tout s'éclairera). A ne rien comprendre. M'enfin, on note quand même une énorme amélioration. La preuve avec la note que j'accorde, qui passe de 0,02/5 à 1/5. C'est juste que selon les critères de NIME ça se voit pas des masses. Positivez, c'est quand même 50 fois moins inécoutable !

C'est qui qui vient de dire que je commence par la conclusion ? Dans mes bras, t'as raison mec. Bon, plus qu'à parler de ce "Navet" (haha fallait bien que je la fasse). Un truc qui saute aux yeux : ils ont les moyens maintenant. Ils se sont donc achetés :
-un graphiste, qui nous signe une pochette classe de loin mais qu'on a du mal à comprendre ce qu'ils ont voulu dire quand on regarde de plus près. Probablement une pub virale pour une nouvelle drogue spatiale à base de cœur de corbeau en brochette.
-un studio qui leur a refilé une production qui permet enfin de comprendre ce qu'il se passe dans la musique sans se faire saigner les tympans. Même si évidemment c'est surproduit comme pas possible.
-un métronome. Ouf. Enfin le batteur arrive à être régulier et tape au bon moment. M'enfin merci Pro-Tools quand même...
Par contre évidement là où ça se gâte c'est à partir du moment où il faut écouter la musique. Je sais toujours pas à qui ils se destinent. Parce que faire du Brutal MathDeathcore Nintendo Pop Mélo, euh ouais... C'est pour les intellos mécheux à écarteurs qui jouent à Petit Poney sur la PS3 ?

C'est certes bien moins incohérent que par le passé mais musicalement ça reste tellement... Niais...
Prenez le premier morceau. Nan mais quelle blague ! Déjà passé le titre "World Of Warcraft", ils tentent de nous faire croire qu'on peut tenir 1min avec une unique note avant de déboucher sur un refrain mielleux avec un chant clair qui articule tellement qu'on dirait une dictée pour l'Oral du Brevet des Collèges. Et ils sont mignons à tenter d'élaborer les structures des morceaux mais si c'est pour aboutir à un chaos pareil, autant aller droit au but, au moins on pourra retenir le contenu. Du sous-BRING ME THE HORIZON, je pensais pas que c'était possible. Et purée le titre qui suit... Sur "Reality Away", c'est bien simple, on enlève le chant hurlé et ça fait BB BRUNES. Argh. Au rayon niaiserie, ce chant clair abominable en impose, oui. Ne serait-ce que sur le single "Break Free From Your Life" et son clip interdit aux épileptiques, on croirait entendre JUSTIN BIEBER en train de perdre à F-Zero GX. Mon dieu mes oreilles saignent. Et les passages plaintifs de "Cybernetic Strawflower" encouragent juste à l'euthanasie. Et "Free For Infinity" tente de faire passer le vide sidéral pour un instrumental planant. On arrive même à en finir sur de purs fillers dans la seconde moitié... C'est pas peu dire vu le reste...

Mais contrairement à leurs débuts, on peut vraiment sauver certaines choses ici. Première : "Destroyer". Non, sérieusement, placé dans son contexte ce morceau démoule. Un riff efficace renvoyant au Death Mélo, pour embrayer sur du Deathcore musclé et pas totalement débile comme WHITECHAPEL sait le faire sur ses sorties les plus récentes. Après c'est pas folichon et pas de quoi se pavaner mais ça s'écoute, et le chant guttural est pas mal du tout. Ensuite, le guitariste. Faut juste qu'il apprenne à la fermer et qu'il ne nous inflige pas son chant clair juste atroce. Mais on a souvent de bonnes envolées mélodiques, particulièrement sur "Cybernetic Strawflowers" à 1min30, énorme soulagement après la souffrance qu'est le reste du morceau, et surtout le splendide instrumental "Reverie" qui est en total décalage avec le reste de l'album, proposant mélodies bien trouvées, lignes de basse sympa et soli de toute beauté. Ils nous sortent tout un album comme ça, j'achète !

Mais en attendant... Bon, je vais être honnête et pas taper bêtement même si ils le méritent. "Nevaeh" s'écoute sans trop de mal. Bas du front et bordélique, foireux et puisant ses inspirations partout sauf là où il faudrait, certes, mais pas désagréable, juste facile. Et ce grâce à une production énorme, un certain travail et certains passages presque bandants. Dommage qu'absolument tout se pète la gueule par péché de niaiserie ultime et d'un talent personnel totalement absent. On pourrait les pardonner par leur âge. Mais quand on est trop jeune pour faire de la musique on passe pas en tête d'affiche pour une tournée US. Tout ce qu'on espère, c'est que ce Boyz Band soit un tremplin permettant au gratteux de mener son projet solo. L'existence de ce groupe est une erreur de la Matrice, c'est pas possible. Et si c'était ça que les Metalleux actuels voulaient entendre ?... Dans ce cas là je retourne dans ma grotte et vous ne me reverrez plus jamais.

POURQUOI ? : C'est pas inécoutable. Mais c'est quand même assez nul. Et le succès de cette merde en est presque écœurant...