A Ted, ami et lecteur de Nightfall, fan de MORGANA LEFAY,

Si il y a bien quelque chose qui nous unit mon cher Ted, c'est bien le Metal évidemment mais surtout un groupe du nom de MORGANA LEFAY sur lequel nous avons tous les deux, et depuis bien longtemps jeter notre dévolu. Il faut dire que la discographie de ces Suédois en vaut la chandelle. N'est-il pas ? Je suis sur que tu seras d'accord avec moi.
Malheureusement et en ce début d'année 2012, j'aurais tant aimé t'écrire un article sur le nouvel opus de MORGANA LEFAY mais il n'en sera rien. Le groupe semble être encore et toujours en hibernation. Pas plus que je ne t'écrirais un papier sur un nouvel opus de TAD MOROSE (disparus de la circulation eux aussi... Snif !). Enfin même ce fameux side-project SEPHER JEZIRAH dont tu m'avais tant parlé ne semble pas prendre son envol.

Mon cher Ted, les temps sont durs. Assurément. C'est la crise comme tiennent si bien à nous rappeler et ce de façon quotidienne nos politiciens de bas étage. Quelle barbe à la fin ! De ce fait et dans ce contexte, je n'ai malheureusement que peu à t'offrir. Je me cantonne donc à t'adresser ce modeste papier qui te décrira en quelques lignes le second opus de INMORIA, composé initialement je te rappelle d'anciens membres de TAD MOROSE et de MORGANA LEFAY (Charles Rytkönen en l'occurrence). Leur premier album nous avait bien botté le train (tu te rappelles hein ?) et avait quasiment comblé d'un coup d'un seul le vide laissé par MORGANA LEFAY et TAD MOROSE. Dans un trip Heavy/Power à tendance Dark et aux teintes horrifico-névrotiques, comme tu le soulignais si bien à l'époque, "Invisible Wounds" s'avérait ultra solide, efficace voire même original privilégiant les ambiances dixit un Charles Rytkönen époustouflant et des claviers créatifs. Quelle bouffée d'air te souviens-tu ?

Malheureusement, j'ai le regret de t'informer que ce charmant Charles Rytkönen a quitté le navire INMORIA, ce qui explique d'ailleurs que je ne t'ai pas donné de nouvelles plus tôt. "A Farewell To Nothing : The Diary Part I" prévu pour l'année 2010 n'est sorti qu'en 2011, avec près d'un an de retard, puisque le groupe a décidé de ré-enregistrer l'intégralité des compositions avec le nouveau vocaliste qui n'est autre que Soren Nico Adamsen l'actuel frontman du groupe de Thrash ARTILLERY (tu trouveras d'ailleurs dans nos colonnes la chronique du dernier album des Danois si cela t'intéresse). Inutile de te dire que la perte de Charles Rytkönen est presque dramatique même si ce fameux Soren Adamsen est loin d'être mauvais sur les nouvelles compositions du combo suédois. Bien au contraire. Il peut parfois se rapprocher vocalement de Charles mais force est de constater que son timbre n'est malheureusement pas si atypique que celui de son prédécesseur. De ce fait et malheureusement les compositions d'INMORIA ne possèdent donc pas la même aura, le même charme, et ne marquent pas autant l'auditeur que celles présentes sur "Invisible Wounds". Tu imagines bien ?

Je te l'ai dit mon cher Ted, les temps sont difficiles.

Ceci étant, il est un peu facile de taper sur ce brave Soren qui fait un boulot plus qu'honnête. Les fans d'ARTILLERY sauront de quoi je parle. Mais on ne remplace pas aussi facilement ce cher Charles n'est-ce pas Ted ? La bonne nouvelle mon cher Ted, vois-tu, c'est qu'INMORIA toujours emmené par ce cher Dan Eriksson - il compose toujours autant le bougre - poursuit dans la voie toute tracée de "Invisible Wounds". Les nouveaux titres sont toujours et pour la plupart envoûtants et entêtants ("Blinded", "The Mirror", "Save Me") agrémentés comme il se doit par des claviers toujours utilisés à bon escient (et qui donnent toujours autant le ton, tu me donneras d'ailleurs ton avis sur "In My Dreams" à ce sujet !) et dotés de rythmiques toujours aussi plombées et de riffs toujours aussi puissants et compacts (écoute moi aussi ce "End Of The Line"!). Mon cher Ted, il y a vraiment de quoi être rassasier sur cette nouvelle galette. Le groupe s'est également mis à mettre ci et là quelques soli ("Hear My Prayers"). Tu devrais apprécier.

Mais malheureusement, je ne te le cache pas Ted, que "A Farewell To Nothing : The Diary Part I" possède le même défaut que son prédécesseur. L'ensemble manque en effet de diversité, assurément. Et cette impression de répétitivité que tu évoquais déjà à l'époque de "Invisible Wounds" se trouve ici drôlement accentuée. L'album peut paraitre même long, trop long. Et ce n'est pas "My Last Farewell" trop conventionnel à mon goût et qui dénote carrément par rapport au reste de l'album (quelle faute de goût franchement !), ou encore la fade ballade de fin "Why", ses quelques notes de piano, ses chœurs et sur laquelle se répondent tour à tour Soren et une voix féminine (une belle voix néanmoins) qui atténueront cette impression.

Comme je te l'ai dit Ted les temps sont durs...

Bon, ce n'est pas que je m'ennuie mon cher ami et fidèle lecteur de Nightfall, et je ne voudrais quand même pas non plus te saper le moral avec mes dernières phrases négatives, alors je te laisse juger par toi-même de la qualité ou non de ce nouvel opus. Pour te dire sincèrement, je donne un 3/5 pour le disque parce que le style d'INMORIA est vraiment attrayant et apporte un petit quelque chose de plus quoiqu'on en dise. Mais j'espère que le groupe ne va pas trop s'enfermer à long terme dans un style duquel il ne pourra plus sortir. De la diversité bon dieu ! C'est ce qu'il leur faut.

A bientôt Ted.
Dans l'attente de ton retour.

Sincères salutations mon pote !

Ps : Un dernier point Ted. Tu me diras ce que tu penses de la production du disque. Personnellement je la trouve un peu brouillon. Tu me tiens au courant surtout.

A+ Fred.

Note : 3/5.
Morceaux préférés : "Blinded", "In My Dreams", "The Mirror".