Pas difficile de saisir de quel bois on se chauffera en écoutant ce premier album du duo finlandais TILULAND. La pochette montrant un château et un chevalier muni d'une guitare attirant la foudre est on ne peut plus kitsch et nous rappelle immédiatement les fr(e)asques épiques de Malmsteen. Et à quelques détails près, c'est cette soupe instrumentale qu'Arwe et Gimi les bien-nommés nous servent, dans une atmosphère de réchauffé où la dégustation, bien que facile, ne nous comble pas entièrement.

Les rapprochements d'abord, avec Malmsteen, Turilli et les autres ayant fondé leur propre band afin d'afficher leur talent de shredder à la planète. Eh ben, c'est pas compliqué, des pièces plus ou moins longues avec le synthé assurant les ambiances et de la branlette mélodique fantasy gorgée d'espoir et de paysages grandioses par-dessus. Ça plaira – sans toutefois fasciner – encore et toujours et TILULAND risque d'attirer les regards grâce à cette parenté avec les géants du genre.

Ces géants ont réussi à nous égayer pendant quelques décennies avec leur propension à générer de la joie et de la puissance, tout en rappelant les clichés visuels que l'on ressasse depuis que le Moyen Âge a dévoilé ses charmes à l'humanité. TILULAND y arrive sans peine, marquant même "Axes Of The Universe" d'un sceau bon enfant, naïf, propre à l'univers fantastique sous tous ses angles. Le synthé joue sans surprise ce rôle, imageant tour à tour le guerrier et la fée, la montagne, la mer et la plaine, la mort et la vie. Gimi nous berce de ces odes universelles et immortelles, alors qu'Arwe s'amuse à les sublimer et à suggérer un synopsis dans lequel les rois et les épées sont partie prenante. Classique, mais sympathique.

Aucun titre ne se démarque vraiment du lot, cet assez court et direct essai des Finlandais est ce qu'on fait de plus homogène dans le genre. L'absence de paroles n'est pas sans les handicaper dès le départ, car la subjectivité monopolise l'auditeur. Je ne suis pas fan de cette absence d'un chanteur, que j'aurais bien vu-entendu sur "Axes Of The Universe", question que la sauce prenne véritablement. Car là, la seule à hurler à la Lune est la guitare semi-offensive semi-mièvre, incontournable dualité dans ce Power sympho. Oui, on se surprend à inventer des refrains sur plusieurs morceaux et on regrette que TILULAND ait choisi cette avenue que je trouve, sans être méchant, très amateur.

"Axes Of The Universe" s'écoute aisément d'un bout à l'autre, car TILULAND injecte assez de bonheur pour tenir le néophyte, comme l'initié du Power Metal Symphonique, dans un état de dépendance. Pas étonnant avec le paquet de reproductions cinématographiques que les Finlandais placardent dans notre cerveau remis à zéro. Or, je ne garantis pas une pléiade d'écoutes subséquentes, car bon, c'est un premier album et sa capacité de revenez-y est limitée. C'est chouette quand ça déboule dans vos esgourdes, mais une fâcheuse sensation de redite et de « encore ce Metal chevaleresque et enfantin en 2011 ? » vous prendra à la gorge.

Respect, donc, pas louanges infinies.