Rappelez-vous il y a deux ans... VAN CANTO arrivait dans la scène Metal. Dis comme ça, bon... le fan de Metal de base s'en fout, mais le chroniqueur lui... et bah il flippe ! Eh ouais ! Parce que, qui dit VAN CANTO dit repenser intégralement la façon de parler d'un disque. Va parler de "riffs" pour un album où 3 guignols, micro en main, font des sons bizarres avec leur bouche afin d'avoir, tant bien que mal, un rendu proche de l'instrument imité. Alors le chroniqueur s'adapte, c'est son boulot ! Et vas-y que je te parle de "Di-di-di-dim" et autres "Rakatakatam" d'une technique et d'une rapidité éblouissante, sans parler des "Dom Pom Dom" à te mettre à genoux une armée de soldats mongols. Vas-y que je te vends du rêve en te promettant un CD avec une bonne prod', comprendre par là que les anti-pop de tout le monde sont en bon état, voire quasi neuf. Bref, quand le groupe innove, le chroniqueur lance la contre-attaque spéciale afin de contourner tout problème de mise en forme de sa pensée.

Alors en plus quand le dit-groupe, VAN CANTO, vient révolutionner le Power Metal, le Metal en général, voire même (soyons fou) toute l'histoire de la Musique (avec un grand M, oui monsieur !) depuis sa genèse dans les grottes des monts inconnus d'Asie du Nord, alors là c'est la correction pour le pauvre chroniqueur. Parce qu'il faut bien se rendre compte d'une chose... ok, VAN CANTO pour beaucoup c'est du Power Metal A Capella, pour le groupe lui même c'est du Hero Metal A Capella, mais si on prend du recul, et bah VAN CANTO c'est tout simplement des mecs qui ont révolutionné le Metal en créant un nouveau genre : le Shower Metal. Eh ouais ! Le Metal que tu chantes sous ta douche. Faites pas les innocents ! Dès les premiers "Dididididim" vous n'aviez qu'une envie, c'était de les apprendre par cœur, chaque changement de rythme vous attrape les viscères et vous donne envie de partir sur le champ de bataille, tout "rakatakatatam" dehors.

Plus sérieusement. Voici "Hero", le second album de la joyeuse troupe. On retrouve toujours les mêmes gus, à part le batteur qui a été remplacé. Strillinger a sûrement eu une folle envie de faire la batterie en beatboxing, jaloux de ses compagnons d'armes. Alors bon, le groupe a pris peur que l'on ne voit que lui et l'a jarté. Scénario tout ce qu'il y a de plus plausible. Le nouvel arrivant s'appelle Bastian Emig et nous vient de JESTER'S FUNERAL. Le groupe du mec qui fait les rakatakam graves, un dénommé Stefan Schmidt. Comme quoi chez VAN CANTO on se fait pas chier pour trouver des zicos. On enrôle ceux de nos groupes respectifs en leur promettant filles à gogo, frontwoman de rêve et villa à Miami. Bien sûr, les fous ne peuvent que signer, ils n'ont pas le choix.

Premier point très important sur ce second album : il est doté d'une vraie prod'. Pour le coup, on entend bien tout le monde. Que ce soit la batterie, les chanteurs et les "instruments". On regrettera sûrement les "Dom Dom Dom" surmixés par moments, assez laids et pas vraiment dynamiques. On remarquera aussi le nombre de reprises beaucoup plus élevé que sur le premier album. Ici nous n'en n'avons pas une, mais quatre ! Un "Kings Of Metal" fédérateur mais qui aura du mal à convaincre pleinement et à se hisser au niveau du titre original des maîtres du Metal viril, MANOWAR, bien que restant assez plaisant comparé aux autres productions du groupe. Contrairement à "Wishmaster", qui reflète assez fidèlement le potentiel de ridicule que le groupe peut atteindre au niveau de l'imitation des instruments, que ce soit au niveau des soli de guitare chantés sous la douche (on y revient !) ou des di-di-di-din assez pauvres... Circulez y'a rien à voir. A l'opposé, là où "Fear Of The Dark" plaît assez, même si le côté obscur de la piste n'est plus et que les "Dooo Dooo" cassent tout le délire, la reprise de BLIND GUARDIAN, "Bard's Song", est, ma foi, une réussite. Comme quoi les ballades et les chansons calmes seraient peut-être un filon à exploiter. Les petits chanceux qui auront pris l'édition spéciale, pourront entendre la reprise de "Stormbringer" de DEEP PURPLE (en piste 7) dont le début est vraiment inquiétant avant que le groupe ne réussisse à s'approprier un peu plus le titre, et nous épargne un massacre en règle...

Pour ce qui est des titres perso, des compos du terroir, au nombre de cinq... Ça commence mal avec l'anecdotique "Speed Of Light" et son intro assez laide, il faut le souligner. On fera la moue également lors des moments accélérés assez peu convaincants d'un "Quest For Roar", pourtant agréable dans l'ensemble, là où "Taste To The Sky" pourra se faire une place parmi les plutôt bonnes compos (avec Hansi Kürch de BLIND GUARDIAN en guest). "Plutôt" bonnes car, en effet, je ne suis pas un fan de Power, mais au-delà de cet aspect des choses et en prenant du recul, il est évident que la musique proposée par VAN CANTO est limitée. Les musiciens se cantonnant à des sons chantés pour imiter les instruments, on tourne vite en rond et on retrouve très souvent les mêmes gimmicks. On a bien quelques soli par-ci par-là, mais ils sonnent trop synthétiques, pas assez "chauds".

Second opus, meilleur que le premier de par une production de meilleure qualité et des compos plus "intéressantes", si je puis dire. Cela dit le groupe est dans un champ d'action assez limité et n'arrive pas à proposer quelque chose de vraiment héroïque, dynamisant, fantastique... de Power quoi !


Radam Damdam Damdam Darin darin rakatadarin