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EVANESCENCE - Evanescence (2011)
Par VOLTHORD le 30 Décembre 2011          Consultée 8398 fois

Je suis dans le tramway.
J’aime pas le tramway.

EVANESCENCE dans ma tête, Amy Lee me demande, de manière très intelligente
« Tell me what you what you want ».

Bah là ce que je veux, c’est que la vieille devant moi arrête de me regarder avec ses yeux bovins peroxydés (j’ai toujours rêvé de caler ce mot dans une chronique), et que le jeune homme encanaillé d’un survet Puma cesse de manger des chips dans mes oreilles.
Je déteste qu’on mange dans mes oreilles, je n’ai jamais compris comment c’était possible de faire de la pub pour un produit « croustillant ». Comme si on vantait le roquefort pour son odeur sublime. Ou comme si on vantait le Neo Metal comme une chose du passé dans l’espoir de vendre plus de bouts de plastique, appelés communément CD.

Non, EVANESCENCE ne fait pas de la musique ‘comme au bon vieux temps’. Non, il n'est pas « resté égal à lui-même », il a fait ce que les experts appellent communément de la stagnation alimentaire.
« Stagnation », parce que depuis le début, EVANESCENCE s’est toujours cantonné à la même recette, et ça fait presque redondant de le dire.
« Alimentaire », parce que mon cher faut bien manger, et qu’après cinq ans à faire les plateaux de Nickelodeon et Disney Channel, faut p’têt se remettre dans le bain.

Sous couvert de pas se voiler la face, Amy Lee me dit de jamais oublier qui je suis vraiment, ce qui, dans la logique MTV-ienne, a toujours eu aussi peu de sens que l’application des théories freudiennes à la littérature médiévale scandinave. Rien à voir donc, mais "What You Want" a des relents de péremption douteuse, l’odeur d’un genre qui aura décidément eu seulement qu’un rapide tour de piste. Mais bon, « c’est ça la génération moderne, t’y peux rien, ah bah oui c’est la vie, c’est loft story », comme dirait Gillou, plongeur dans un centre de vacances pommé en pleine montagne.
Aujourd’hui, les jeunes veulent du Lady Gaga, et Amy Lee n’a de Lady Gaga que cet ensemble abscons sur sa tête, que certain nomment « coiffure ». Le groupe refuse donc soit de pencher vers la droite et ajouter une touche d’eurodance super hype, ou inversement à se tourner vers la gauche et prendre une attitude plus familièrement gothique (ce que le fan de Metal aimerait bien, après tout). Il reste autiste dans son coin, à essayer d'attirer l'attention. Un outsider complet. Ni vraiment un ‘oldy’, et plus du tout un jeune, mais plutôt une sorte de produit périmé bon à revendre sur le bon coin en cas de déménagement. Et Amy Lee aura beau s’insurger avec ses « hello hello, remember me ? », je pense que ce quatrième album marquera encore une petite chute d’intérêt du public pour le groupe.
Dans quelques années, on les retrouvera à faire des fêtes de village au centre de l’Amérique, à l’image de la Compagnie Créole dans les départements moins civilisés de la France.

En attendant, le jeune délinquant (il est en survet’, rappelez-vous) mâche encore dans mes tympans, embaumant de sa rythmique délicate un "Erase This" au fin dosage superficiel de sympho-pop nullos. Ça mâche, ça remâche, la vacuité de l’instant me fait oublier mon arrêt de tram.
Ma volonté de faire dans le cassage minimaliste m’aura même fait oublier de noter deux morceaux énergiques, ambiants, bien construits (quoiqu’encore pas bien neufs) : "Made Of Stone" et "My Heart Is Broken". Je m’étais senti alors de nouveau comme à mes 15 ans, quand j’avais découvert le groupe et sa poésie ‘clair obscur’, quand j’avais mes premières règles… bref, bref. Depuis que je ne fais plus de mathématiques et que je suis un littéraire sédentarisé, je n’ai plus mes règles, je souligne mes titres à main levée.

Et donc j’ai loupé mon arrêt de tram, c’est l’occase de dire "Sick Of It All", comme dans le morceau "Sick" de l’album éponyme d’EVANESCENCE, formation américaine quasi-underground tellement elle s’est enterrée toute seule (je résume pour ceux qui lisent qu’à partir de là). Ça manque de peps ! Je change, je m’écoute du BERZERKER.

Quelques instants et une baguette de pain plus loin, je me fais un peu happer par "Oceans". Non, vraiment, j’aime. Je ne sais pas si c’est BERZERKER qui m’a rendu l’écoute d’EVANESCENCE plus agréable, mais je me tenterai à dire que le pianotage d’Amy Lee, les violons mélancolo, et le riff de Terry Balsamo créent une dynamique franchement cool. Même "Never Go Back", avec sa nostalgie toute mimi, me fait moins grimacer qu’un début d’album franchement catastrophique.
La pluie s’est mise à tomber. Je suis en train de "Swimming Home", ou presque, et Amy Lee me dit « I’m soooooooooorry »… oui bon, c’est gentil mais le mal est fait… « I adooooore you still »… bon là j’avoue, ça me prend par les sentiments… mais… mais… non.

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   VOLTHORD

 
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- Amy Lee (chant, claviers, piano, harpe)
- Terry Balsamo (guitare)
- Troy Mclawhorn (guitare)
- Tim Mccord (basse)
- Will Hunt (batterie)


1. What You Want
2. Made Of Stone
3. The Change
4. My Heart Is Broken
5. The Other Side
6. Erase This
7. Lost In Paradise
8. Sick
9. End Of The Dream
10. Oceans
11. Never Go Back
12. Swimming Home



             



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