C'est assez symptomatique des premiers pas d'un genre que de voir ses groupes pionniers avoir une bonne cadence de composition. Du moins au début de leur carrière. CROWBAR ne peut que venir corroborer ce fait. Les Louisianais, après un "Obedience Thru Suffering" prometteur sans être énorme, remettent le couvert avec un opus éponyme, seulement un an plus tard. Et si CROWBAR revient si vite, c'est pas pour se foutre de nous. Le groupe nous livre en effet ici SON meilleur album. Bordel de merde ! OUI !! Vous avez bien lu, voici la bombe des Pieds de Biche.

Là où leur première galette pouvait nous laisser sur notre faim tout en nous faisant découvrir un groupe au potentiel plus que certain, ce second opus ne fait que confirmer le talent des gaillards. Fort d'une prod' plus ronde que l'année passée, CROWBAR voit donc ses riffs prendre une autre dimension, massifs et velus, ils n'en deviennent donc que plus prenants. Car oui, si cet album s'avère être un des (sinon "le") meilleurs de la discographie du groupe, c'est bien pour ses leads tous plus énormes les uns que les autres et ses riffs qui vous attendent au tournant. Dans la série "un riff qui bute par morceau", ce CROWBAR a bien sa place au côté du second EYEHATEGOD sorti la même année.

En raccourcissant la recette, CROWBAR met à disposition de nos oreilles un CD à faire tourner en boucle ; 35 minutes qui passent à la vitesse de la lumière, 35 minutes assez linéaires certes, car le groupe varie peu, mais quand même foutrement prenantes. Entre la plombée "Holding Nothing" et sa basse plus qu'appréciable, les dynamiques "Will That Never Dies" (son lead magique) et "Self-Inflicted" et les plus classiques, mais très plaisantes cela dit, "High Rate Extinction" et "Negative Pollution", viennent s'intercaler de véritables hymnes ("All I Had (I Gave)", "I Have Failed", "Existence Is Punishment"). Dans la série des coups de cœur de cet album, il y a bien entendu la reprise de LED ZEPPELIN : "No Quarter". Totalement énorme, ce morceau rempli du désespoir cher au combo, le tout porté par un lead de toute beauté, ne pourra que vous mettre à genoux, les bras tendus vers le ciel. TOOL avait également repris ce morceau du Dirigeable. D'ailleurs, petite remarque amusante, l'intro de "Fixation" fera penser aux fans de TOOL à l'intro du titre "Hush" de l'EP "Opiate" (mais si, cette basse !!)

Comme je l'ai déjà dit pour le précédent album, parler d'un album de CROWBAR n'est pas chose aisée. Un album tel que "Crowbar" ne varie pas tellement la recette que ça. Ce n'est pas un mal en soi, de toute manière on ne demande rien de plus à un groupe comme lui que de nous sortir des riffs à la pelle, des complaintes dont il a le secret et des moments plus speedés en bonus afin de nous faire remuer un peu le derche. Ici, le contrat est plus que rempli.

La bande à Windstein, de la Nouvelle-Orléans, continue d'officier dans son Sludge bourré au feeling et dopé à la fluoxétine et nous livre avec ce second opus un des essentiels de la scène Sludge. Rien que ça.


Rule me no more. I control my mind.