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CHIMAIRA - The Age Of Hell (2011)
Par MAXXX le 16 Septembre 2011          Consultée 4284 fois

Avant de commencer cette chronique, je me dois d’être honnête avec vous. Je n’aime pas franchement CHIMAIRA. J’ai toujours trouvé la musique du groupe trop compacte. C’est bourrin, ça laisse peu de place à l’auditeur pour respirer, et tout ça est assez monotone au final. Même leur soit disant chef d’œuvre, "The Impossibility Of Reason" m’avait laissé totalement de marbre. Ce groupe m’ennuie et m’agace. Et ce n’est pas la voix de Mark Hunter qui allait me faire dire le contraire. Non, vraiment, ce côté bourrin pour rien a fini par me faire oublier ce groupe.

Et je vous voir venir : « mais Maxxx, pourquoi donc chroniquer du CHIMAIRA si tu ne peux pas saquer ce groupe à la base ? ». Et bien justement, chers lecteurs, cet album m’a quelque peu fait revoir mes impressions et jugements. Car oui, cet album m’a plu. Et j’ai l’impression d’avoir découvert un groupe « nouvelle formule ». En même temps, il fallait s’y attendre vu les changements de line-up récents. Exit Jim LaMarca, Chris Spicuzza et Andols Herrick respectivement à la basse, aux samples/claviers et à la batterie, et bienvenue à Emil Werstler, Sean Zatorsky et Austin d’Amond à ces mêmes postes. Forcément, quand c’est la moitié du groupe qui se barre, on peut s’attendre à des changements dans la musique.

Et là, magie. On met l’album dans le lecteur, on appuie sur « Play », et… on se retrouve en terrain connu. Et c’est justement la force du groupe sur cet album. Réussir à conserver son identité musicale propre (qui est indéniable, même si je ne l’aime pas spécialement) tout en évoluant. Dès le premier titre, "The Age Of Hell", on sent ce changement se profiler à l’horizon. Une intro qui fait monter la pression, et un déferlement de riffs rehaussé par un chant rageur. Jusque là, rien de nouveau, certes. Mais dès la moitié du morceau, le tempo ralentit, on a droit à un break sympa. Enfin, CHIMAIRA respire, et nous avec.

Cette tendance est confirmée dès le second titre "Clockwork". Ça en devient presque planant. Mark Hunter joue avec sa voix. Il alterne entre un chant rageur et un chant plus posé et si la rythmique d’ensemble lorgne vraiment vers le Thrash, le groupe réussi à jouer avec les ambiances. On croirait même écouter TOOL sur certains passages du morceau. Et là, je suis obligé de reconnaître que le travail qu’a fait le groupe sur l’album force le respect. Car ils ont réussi à faire ce que peu de groupes arrivent à faire aujourd’hui, et notamment dans le Metal, à savoir, se remettre en question. Il n’est plus question ici de bourriner, de foncer dans le tas, la tête la première. Le groupe a réussi à apporter de nombreuses nuances à sa musique. Peut être que certains pousseront jusqu’à dire que le groupe a édulcoré cette dernière, mais, ce n’est pas comme cela que je vois la chose.

Le morceau phare de l’album est à mon sens le titre "Time Is Running Out". Un véritable single en puissance, qui mérite une petite réflexion. Car, avec CHIMAIRA, on a toujours eu un peu le cul entre deux chaises. Pas tout à fait Thrash, pas tout à fait Metalcore, il était parfois difficile de suivre le groupe. Et force est de constater que la chimère s’assume « mieux », en ce sens que lorsqu’elle veut faire du Thrash, elle y va à fond. Et la touche de Metalcore qui parsemait abondamment toutes leurs sorties est de plus en plus présente, mais de manière bien plus efficace. Car elle permet au groupe de faire respirer sa musique, d’y apporter des nuances, et de moduler les titres de l’album. Nous ne sommes plus en face d’un bloc indigeste, mais bien d’une sorte de montagne avec ses creux, ses variables, ses sommets et ses chutes. Même mes soli sont bien plus travaillés, et agréables à l’écoute.

On trouve sur l’album une belle ballade avec le titre "Beyond The Grave". Pas indispensable, mais sympa, et qui reste dans l’esprit de l’album. Surtout que celle-ci se termine en une apothéose de riffs lorgnant vers le Stoner. Une autre belle réussite. D’autant plus qu’un des atouts de cet album est d’être solide et cohérent. On a « seulement » douze titres, mais rares sont ceux étant plus faibles. Phil Bozeman du groupe WHITECHAPEL a été invité à pousser la chansonnette sur le titre "Born in Blood", lorgnant vers le Death. On retrouve enfin un CHIMAIRA plus conventionnel avec les titres "Trigger Finger" et "Scapegoat". Forcément, j’aime moins, mais je suis sûr qu’ils raviront les fans invétérés du groupe.

C’était sans réelle conviction que je me suis penché sur cette dernière offrande des originaires de Cleveland. Et je me suis pris une petite baffe. Le groupe a réussi à évoluer, tout en gardant ses racines musicales. Ce CHIMAIRA « nouvelle formule » a du bon, et même du très bon. On ne tient certes pas l’album de la décennie, mais un disque honnête, et réjouissant.

Note réelle : 3,5/5.

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- Mark Hunter (chant)
- Matt Devries (guitare)
- Rob Arnold (guitare)
- Emil Werstler (basse)
- Sean Zatorsky (sample)
- Austin D'amond (batterie)


1. The Age Of Hell
2. Clockwork
3. Losing My Mind
4. Time Is Running Out
5. Year Of The Snake
6. Beyond The Grave
7. Born In Blood
8. Stoma
9. Powerless
10. Trigger Finger
11. Scapegoat
12. Samsara



             



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