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CHIMAIRA - The Infection (2009)
Par CANARD WC le 1er Novembre 2009          Consultée 6308 fois

« On commençait sérieusement à se demander ce que devenaient les petits gars de CHIMAIRA et vlatipas que déboule la nouvelle offrande des Américains. "The infection" nous tombe dessus avec son Metalcore abrasif et destructeur. A ce titre, ce 5ème opus marque peut être un tournant dans la carrière du groupe. On abandonne les sentiers balisés du Metalcore pour foncer à corps perdu vers une orientation plus « Thrash » ce qui n’est pas pour nous déplaire (loin de là), même si ce changement de cap nourrit quelques interrogations… Car quand on a affaire à un Metal aussi carré, explosif et jouissif que ce que nous délivre habituellement CHIMAIRA, on se dit que quelque part la prise de risque est bel et bien réelle. Mais peu importe, ami lecteur, ce qui compte, c’est le résultat, non ? Justement, « The Infection » n’est pas parfait, mais a de quoi ravir tout de même les amateurs du genre »

Stttttoooooooooooooooop

STOP !!!

On va arrêter deux secondes le jargon du chroniqueur du Net moyen et on va se dire les choses face à face, les yeux dans les yeux, n’ayons pas peur des mots, ne tournons pas autour du pot, allons droit au but, je serais direct : "The Infection" est une merde. Pas une merde honteuse – ne justifiant pas de quoi s’exciter haineusement, ni chercher des vannes plus assassines les unes que les autres. Non, juste une belle daube bien dans l’air du temps, symptomatique de ce qui ne va pas à mon sens dans le Metal actuel. Riffs bouillis, hurlements sans variation ni nuance, quelques passages « chant clair » pour faire style (Metalcore oblige), gros « son » cache-misère pour un résultat lourd (pas dans le bon sens du terme) et aussi imaginatif qu’une missive du Trésor Public. On fait du bruit, ça vrombit, ça voudrait tout exploser… mais ça file direct dans le mur dans l’ennui le plus profond et dans une indifférence polie. "The Infection" est un bon exemple de la différence fondamentale qui existe entre ce que revêt le mot « inspiration » et le « tacheronnage » le plus administratif. En un riff de deux accords, AC/DC tue un stade entier. En 12 titres (et 50 minutes pour les chier), CHIMAIRA assomme tout le monde (même le fan qui se convaincra que non tout n’est pas à jeter) et donne des envies d’Aspégic 1000 ou d’Efferalgan (1).

« Donc, ouais, ok, "The Infection" n’est pas un album inspiré. Pas la peine d’aller plus loin, de tirer sur les ambulances, Canard t’es vraiment un vilain blasé qui pue blabla ».

Le problème est plus profond qu’il n’en a l’air. Outre le fait de vider de tout son sens n’importe quelle musique de n’importe quel genre, le fait de sortir un album aussi notoirement pauvre implique :

a) soit que CHIMAIRA s’est senti « obligé » de pondre un truc,
b) soit que CHIMAIRA compte sur l’aveuglement de son public,
c) soit que CHIMAIRA ne se rend pas compte qu’il transpire en studio pour rien.

Rayer la mention inutile, « à mon avis elles le sont toutes » (le premier qui trouve de qui est cette formule gagne un baril de lessive).

Je reste passablement effrayé par cette faculté qu’un groupe peut avoir à aligner des compositions dont il ne ressort RIEN. Ou presque (la « mélodie » introductive de « Venom Inside » est mémorisable par exemple, mais c’est pas le problème). Pourtant, les précédents albums de CHIMAIRA étaient « bons » (2). J’irais même jusqu’à dire – lancé dans un élan positiviste qui n’a d’égal que la bonté du regard d’un Cocker en manque d’amour – que ce groupe était l’un des rares du genre à avoir quelque chose d’intéressant à proposer. On était donc en droit d’attendre un album a minima « correct », ce qui n’est vraiment pas le cas avec ce "The Infection" qui porte bien son nom. Vous aurez noté que je me suis abstenu d’un jeu de mot pourrave avec "The Infection" (effort à porter à mon crédit, carte bleue acceptée merci).

Reste la question de fond que je me permets néanmoins de poser (m’obligeant à dépasser allègrement la 1,5 page règlementaire de fiel ordinaire sans plomb du Canard) :

N’est-ce pas juste au final qu’un problème d’orientation ?

C’est une excellente question, je me remercie chaleureusement de me l’être posée.

CHIMAIRA a choisi de « thrashiser » sa musique, de l’assombrir un chouia au dépend de l’habituel fluide énergique auquel le groupe nous avait habitués. En toute honnêteté, je doute que le problème puisse se résumer à un éventuel mauvais choix « artistique » (ah ah ah). Le résultat parle de lui-même : "The Infection" est simplement consternant et affligeant. Ce 5ème album est juste la démonstration paraplusbé que le groupe est rincé, ne sait pas où il va et ne sait pas proposer autre chose que l’ennui (avec option pilotage automatique bruyant). A ce stade de leur carrière, on devrait parler de maturité, mieux d’une certaine apogée « stylistique » (ah ah ah) et non d'un tel déclin dont le misérabilisme côtoie le niveau de la candidature de Jean SARKOZY au sein de l’EPAD (3). C’est vous dire.

De ce « beaucoup de bruit pour rien », les plus « cacatophiles » d’entre nous sauront relever que tel riff arrache, que tel titre est quand même pas mauvais ou que "The Heart Of It All" est quand même une instrumentale vachement réussie (la preuve, elle dure près de 15 minutes zzz zzz). Personnellement, j’ai choisi de chroniquer un album de musique et non d’écrire un article pour un Webzine spécialisé en proctologie. Pour tout mélomane sensé, cette Infection est une insulte même au bon goût – tant sur le fond que sur la forme - qui ne prête même pas à sourire. Je répondrais d’emblée à ceux qui m’accusent de « blasitude » aigüe que certains de nos groupes récents ont réussi à proposer des choses « nouvelles » et dégager des qualités musicales « objectives » (je cite : MASTODON, AVENGELD SEVENFOLD, QOTSA…), mais là non. Merde à la fin. Et au début aussi.


Ennemi lecteur, nous sommes face au néant absolu, à la création intrinsèquement ratée, celle qui ne fait pas rire et ne peut tolérer aucune indulgence. Il est à ce titre dramatique de constater qu’un tel produit puisse atteindre la moyenne dans les milieux autorisés. C’est finalement ce qui m’attriste le plus : le fait de savoir que même lorsque CHIMAIRA a fait sous lui, une horde de pseudos critiques – plutôt que de se boucher le nez – sortent leur loupe pour examiner les résidus de coprophiles (4).

Note : …. Pfff… Je sais pas, le zéro n’existe pas sur NIME (ni les notes inférieures).


Morceau préféré : aucun, écoutez autre chose.
Tueries : aucune, écoutez autre chose.


(1) Perso, j’ai une préférence pour le Doliprane (en effervescent, ça fait un peu digérer en plus).

(2) Ca oscille selon moi entre le petit 3/5 et le 4/5 avec des réserves. C’est une façon implicite de vous faire passer le message que je sais de quoi je parle - à peu près - et d’anticiper les commentaires du style « Pfffeu de toute façon, t’y connais rien pauvre con alors ta gueule hein ».

(3) Quelle belle pirouette pour coller à l’actualité, c’est magnifique. Nan, en fait, c’est nul. Mais je maintiens. Parce que. C’est comme ça. Si vous êtes pas content, vous z’avez qu’à changer de chaîne. Je vais pas me laisser emmerder.

(4) Les coprophiles, c’est des résidus de caca boudin. Je dis ça pour votre culture personnelle.
Illustration (bon appétit si vous êtes à table) :
http://glasscentralcanberra.wordpress.com/2007/09/09/one-for-the-coprophiles/

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   CANARD WC

 
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- Mark Hunter (chant)
- Rob Arnold (guitare)
- Matt Devries (guitare)
- Jim Lamarca (basse)
- Chris Spicuzza (claviers, samples)
- Andols Herrick (batterie)


1. The Venom Inside
2. Frozen In Time
3. Coming Alive
4. Secrets Of The Dead
5. The Disappearing Sun
6. Impending Doom
7. On Broken Glass
8. Destroy And Dominate
9. Try To Survive
10. The Heart Of It All



             



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