Hop, un gros bout du nom du groupe dégage, on se concentre sur l'essentiel et on l'affiche haut et fort. UFYCH SORMEER devient UFYCH, mais ils oublient de l'enlever sur la tranche du CD les cons. Pendant ce temps, on les voit qui posent avec des chapeaux de cowboys en compagnie de jolies jeunes femmes qui nous font regretter de pas avoir participé à l'enregistrement avec eux.
Oui, UFYCH a changé. Le Space-Cartoon-Prog-Nawak-Extrem-Heavy Metal a été compressé et s'est crashé au Far West pour nous balancer cette fois des putains de tubes de Space Cartoon Western Metal. C'est plus court, un poil moins aberrant, plus assimilable mais au moins aussi barré et réussis.

Voilà, cette intro aurait pu être la conclusion mais je fais tout à l'envers et je l'assume. Je vais donc tout répéter exprès pour dégager les trendy qui méritent pas de me lire et que seuls restent les Trve (copyright KPN). L'album d'avant était inassimilable au possible mais quand même doté de deux tubes intergalactiques. C'est justement dans cette optique que ce "All Stars" a été conçu. On dégage l'aspect Progressif de toutes les couleurs qui part absolument partout, on reste totalement allumé et avec un esprit bon enfant mais en composant des morceaux catchy et bien plus simples, de façon à ce qu'à la deuxième écoute on soit déjà capable de chantonner TOUS les refrains.

Mais l'album n'en est que plus varié, et j'ai casé le mot « Western » dans la description du style juste là un peu plus à gauche, donc c'est bien. On comprend tout ça dès la première piste, l'ultra-efficace "Galactic Saloon", qui nous renvoie à... MÖTLEY CRÜE copulant avec un feeling sudiste dans le bar mal famé bourré d'extra-terrestres du premier Star Wars ! Un passage plus extrême et rapide relève le tout pour finir en beauté un titre d'ouverture puissant et rafraîchissant. Mais cette optique Cowboys atteindra son apogée sur la sorte de ballade acoustique "My Wild Country Friends", complainte du poor lonesome cowboy contemplant le soleil avec l'amaranthe qui roule derrière, agité par une guimbarde discrète et un final de toute beauté porté par des chœurs graves et majestueux. Impossible de ne pas citer "Westbound Lane" également qui ne ferait pas tâche sur un Sergio Leone, ou une "Death Choice" touchante et simple.

Et à l'exact opposé on a "Cybercity Cops" qui part en influences électro-indus renvoyant aux ambiances du Judge Dredd, tout comme le très moderne... "Modern Gods", où on apprend que la télévision nous tuera tous. Mais même dans ses passages les plus fouillés, jamais "All Stars" ne tombe dans les excès de "Crazy MAC". On a toujours des passages bien barrés, de la basse funky et des claviers dans tous les coins (certifiés 70s & 80s!) mais les superpositions de couches à outrance se font bien plus rares, l'album est inscrit dans une optique plus live, plus vivante, plus humaine. Et Bzour est toujours absolument exceptionnel, sa voix cartoon passant par toutes les intonations imaginables en étant cette fois bien moins filtrée. Avec l'hymne "Dream Land" à l'appui. On notera même une terrible imitation de Dave Mustaine sur le refrain de la gigantesque "The Grand Architect" et son riff ultra simple mais surpuissant et addictif !

Certes, l'album est bourré à ras la gueule de tubes et on ne note aucun morceau faible (résultat d'un écrémage intensif : 20 titres enregistrés, les 12 meilleurs sélectionnés seulement). Mais on peut noter une grosse chute d'intensité au milieu, la faute à l'enchainement "The Traveller"-"Starfisherman" qui, bien qu'il soit de toute beauté, manque de patate et fait baisser l'attention. D'où le placement de la très énergique "Time Trip" juste après, bourré de passages synthétiques rageurs, de bon gros rock'n'roll de fous furieux et de paroles à hurler de rire (le clip vaut le détour, franchement !) avant le morceau progressif de l'album "Scary Manor", tortueux et prêtant à sourire en tous moments par ses textes aberrants et son déroulement de série Z.

Ce troisième album d'UFYCH est donc une sacrée tuerie, vous l'aurez compris. Bourré d'hymnes qui mettront tout le monde d'accord (mes petits préférés : "My Wild Country Friends", "The Grand Architect" et "Time Trip" évidement) tout en étant varié, clair, équilibré entre le puissant et l'émouvant, toujours fun et complètement allumé. Le plus parfait album de l'été qui s'écoute même en hivers, en attendant un quatrième opus qui les fera définitivement sortir de l'ombre. Ces petits gars ont du talent à revendre, croyez-moi !

YEEEHAAA : une pelletée d'hymnes absolus, un album joyeux, fun et ultra efficace, les Space Cowboys se sont crashés sur Terre et on ne leur souhaite que d'y rester !