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BLACK DÉPRESSIF  |  STUDIO

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Lexique black metal
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2006 Pulver
2007 Erotik
2008 1 Konkurs
2011 Sjukdom
 

- Style : Psychonaut 4
- Style + Membre : Hypothermia, Life Is Pain

LIFELOVER - Konkurs (2008)
Par MEFISTO le 16 Août 2011          Consultée 4603 fois

Plusieurs ont été choqués par la note que j'ai donné au dernier album de LIFELOVER, groupe de Black dépressif suédois marchant dans la boucane laissée par SHINING, son compatriote. Je me devais alors, selon eux, de jeter une oreille à ce "Konkurs" parce que semble-t-il que "Sjukdom" à côté est une merde d'une proportion éléphantesque. Je suis d'accord à moitié. Je dirais plutôt « éléphanteau-esque » pour demeurer poli, car c'est vrai que cet opus déchire et ensevelit le petit dernier.

D'abord, pour ceux qui ne connaissent pas le sous-genre Black dépressif, c'est une musique axée sur les émotions. Pas sur la vélocité ou les clichés horrifiques, sur le mal de vivre et tout ce que ça entraîne : dépression évidemment, rébellion, appels à l'aide, stress… Cela va au-delà de la déception et de la colère vive, on passe ce cap. Donc oubliez les trucs superficiels et pompeux, LIFELOVER, comme ses congénères, mise sur une musique posée, mûrie et réfléchie. Elle s'éloigne aussi des clichés du genre, à part peut-être pour les cris d'agonie ou le chant approximatif du trio de suicidaires (ça ressemble souvent plus à des crachats ou à un ivrogne grognant trop près du micro), offrant ainsi une expérience fabuleuse et profonde à l'auditeur.

La force aussi de "Konkurs", contrairement à "Sjukdom", est son homogénéité. Les Suédois ne se sont pas éparpillés en sonorités ou rythmes de toutes sortes afin de garder les bêtes dans l'enclos folles de rage. Ça nous donne un Black la majorité du temps lent, même si pas Doom ou Sludge, très noir, à l'esprit punk un brin, trempé dans la suie à 100%. Je peux comprendre que le groupe ait essayé autre chose avec son dernier skeud, car "Konkurs" a dû leur demander énormément d'effort et de concentration pour se plonger dans cette piscine de larmes grasses, où les cris d'alarme font écho aux guitares lourdes et mélodiques, distorsionnées un minimum, juste assez pour faire vibrer les tripes et les tympans en compagnie d'une basse pompant le sang du cœur. Chapeau aussi à la batterie, qui claque comme des gifles dans la face à chaque cymbale. Bel ajout qui alourdit le climat déjà difficile d'un Metal apparemment issu du fond des mers...

Parlant d'ajout, "Konkurs" me hante notamment par deux choses. Les samples d'abord évoquant tour à tour le cirque (holà l'accordéon !) et l'épouvante (du piano à l'électro), deux opposés se rejoignant parfaitement dans ce domaine de la dépression que traduit avec merveille le groupe. Ensuite, le damné piano, dont les notes résonnent comme des gouttes d'eau dans un cachot humide, agrémentant les morceaux où elles apparaissent comme un fantôme. Pas de clavier ici, du piano ; le feeling n'aurait pas été aussi poignant ! Et si "Konkurs" l'est, c'est bien à cause de ça.

Ensuite, comment passer à côté de cette atmosphère suffocante qui plane du début à la fin, qui s'infiltre comme une brume pestilentielle entre chaque note pétrolifère de l'ensemble ? Si vous êtes du genre à aimer les imageries, matez une photo du groupe avant de vous farcir l'album et vous comprendrez mieux ses motivations et le contenu de ce "Konkurs", dont la production semblant déficiente, a été pensée dans le moindre détail. Vous aussi expérimenterez ce que les personnages de LIFELOVER (j'adore ce nom sarcastique) vivent dans leur estomac pourri, leurs neurones meurtries. Ce son mal filtré, ce grésillement constant, donne à l'album sa vraie identité, sa réelle puissance.

"Konkurs" est une petite perle noire repêchée d'un océan aux reflets bleu foncé et violet, couleurs de la détresse et du mal-être, armes principales des Suédois de LIFELOVER. Ce "Konkurs" est en effet meilleur que la dernière tentative (de suicide) du groupe, un album qui franchira des décennies sans prendre une seule ride. On entendra encore ces douces notes de piano retentir sauvagement dans notre esprit quand la marée aura redescendu…

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- B (chant, guitare, piano)
- 1853 (chant)
- H. (guitare)
- Fix (basse)


1. Shallow
2. Mental Central Dialog
3. Brand
4. Cancertid
5. Konvulsion
6. Twitch
7. Narcotic Devotion
8. Alltid - Aldrig
9. Stängt P.g.a Semester
10. Original
11. Bitter Reflektion
12. Mitt Annexia
13. Spiken I Kistan
14. En Tyst Minut



             



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