Au-delà des sempiternels synthés répétitifs, enfin l'arrivée d'une flûte enjouée et de son amie la guitare acoustique ! Hélas, c'est aussi le dernier symbole (la fin d'un cycle) d'une musique ambiante plus poignante - ou consternante, c'est selon - que le Rock indus/électro-pop qui déboulera par la suite...

Avec "The Stargate", vous allez vous aventurer dans des contrées moyenâgeuses ; tantôt sur les pans escarpés et rudes d'une montagne, tantôt à travers un marché poussiéreux blindé de gueux (si si, je vous jure, on entend même les charrettes) !

Ce qui est relaxant avec cet album, c'est que nous avons l'impression d'une B.O.* d'un film "à la Frodon Saquet" - voire les B.D. de Thorgal mises en musique - et autre "Xéna la Guerrière". Mouais, entre l'épopée et le kitsch, en fait. La dimension pessimiste est passée quasiment à la trappe et c'est presque un Troll "boute-en-train" (ce que les textes nieront avec des thèmes tels que la crainte, la foi combattant le désespoir et la désillusion, les châtiments, la solitude, etc...) qui s'agite avec ses grelots et son tambourin mais surtout, en n'oubliant pas ses bons vieux synthés, de moins en moins dark et bien plus planants. Côté percutions, ce sont principalement des sampling de "gong" façon galère pour les prisonniers qui rament, tu situes ?

Bon, y'a bien quelques passages sombres mais franchement, c'est gentillet tout de même.
Côté textes, y'a effort de traduire son norvégien enfin en anglais, c'est appréciable. Nous sentons aussi la volonté d'internationalité du bonhomme et de la reconnaissance plus large de sa musique (j'vous parle pas de son maquillage toujours plus défigurant) !

Plus inventif et coloré que ses prédécesseurs, "The Stargate" - unique dans la discographie de MORTIIS - apporte son lot de nouvelles voix sombres masculines et du chant libérateur - car contrasté - de la future-ex soprano de CRADLE OF FILTH (entre beaucoup d'autres). Ainsi, le voyage auditif est bien, disons-le carrément, moins chiant que sur les albums de la 1ère Ere - c'est comme cela qu'à défini l'artiste Mortiis (alias Havard Ellefsen) son œuvre en étapes et dont "The Stargate" clôture le 1er cycle - après avoir créé l'album qui suivra celui-ci, "The Smell Of The Rain" (2001) en se rendant compte ainsi du gros changement dans ses habitudes, ne fusse que l'apport de musiciens dans son quotidien...

Il n'y a donc pas à proprement parler de groupe sur "The Stargate", encore médiéval (dixit le principal intéressé la qualifiant de "Musique sombre de Cachot**" !!!) pour cette ultime fois. Les châteaux visités ne sont donc pas en ruines dans son univers ! Il est le dernier cliché d'un Mortiis de moins en moins misanthropique. On est bien loin de son début de parcours avec EMPEROR...

L'impression de chants rituels, traditionnels et bien païens comme il se doit, se ressent également et, au final, ce n'est pas désagréable ce voyage... "ça ne mange pas de pain", comme dirait l'autre mais, si t'as rien d'autre à becqueter, bah, écoutes-y voir un peu ; qui sait, tu vas peut-être avoir la révélation que toi aussi, tu es un Troll !

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* Ce qu'il fit concrètement sur les films "Broken" (2006) et "The Devil's Chair" (2007), tout deux réalisés par Adam MASON.

** C'est aussi le nom de son label : Dark Dungeon Music.