Recherche avancée       Liste groupes



      
AMBIENT  |  STUDIO

Commentaires (2)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Gost

MORTIIS - Født Til At Herske (1993)
Par VOLTHORD le 27 Février 2016          Consultée 2501 fois

Le Dungeon Synth est un faux genre.

Une sorte de dérivé de l’ambient inspiré de dark fantasy boutonneuse et de magie noire norvégienne. Si on peut facilement déceler une scène qui émerge au début des années 90, dont seuls WONGRAVEN, BURZUM et MORTIIS seront des exemples parlants - vu qu’ils viennent tous de formations de Black Metal connues (éventuellement PAZUZU à cause d’une proximité avec SUMMONING) - le terme n’est utilisé que depuis relativement récemment. Depuis que le dénommé ERANG a créé ses longues playlists de deux heures sur TonTube. A partir de ce moment-là, on rabiboche ensemble ce qu’on appelait plus sobrement « ambient », « dark ambient », « ambient médiéval » et j’en passe. La seule condition, c’est de se sentir enfermé dans un donjon. Et l’autre condition, qui semble aller de soi, c’est de pas trop se fouler le poignet côté variation dans les compos (je fais de la provoc’ pour que les die hard fans qui passent me prouvent le contraire).

Autant le dire, les gens qui écoutent de la vraie musique, comme du baroque, du jazz ou du prog vont avoir du mal à anticiper à quel point le Dungeon Synth ça va être de la merde. Les seuls publics potentiellement intéressés par le bousin sont les rôlistes, à qui ça servira pour s’ambiancer un samedi soir chez Bernard. Parfois même ils l’écouteront par eux-mêmes, et aimeront vraiment ça. Mais là c’est tout à fait normal, les standards musicaux de ces spécimens sont en général plutôt bas. Il suffit de voir comment ils se déplacent en masse pour aller aux concerts de LINDSEY STIRLING (qui est un peu leur André Rieu à eux).
Mais à la limite le rôliste se contente du truc et demande rien à personne.

Il y a la second public d’intéressés : les blackeux. Et alors là non seulement ils vont raffoler du truc, mais tels des mordus de tableaux monochromes, ils vont te soutenir que non seulement c’est bien, mais que c’est en fait une sorte de tapisserie magnifiquement morose d’une époque pestilentielle révolue, un voile tragique propagé par des accords savamment minimalistes et subtils, bref, une expérience de premier désordre que seules les vrais âmes damnées peuvent comprendre ! Genre exactement moi quand je me touche sur VINTERRIKET.

Mais au fond le Dungeon Synth, c’est un peu de la musique d’ascenseur, mais aucun hôtel voudrait mettre ça dans son ascenseur tellement ça fait débander. Sauf un établissement médiévalo-SM, histoire d’aller au sous-sol. Mais là encore, c’est tellement la musique la moins sexy du monde que mettre du EVOL ou du GLOOMY GRIM rendrait tout le monde plus heureux (c’est dire). A la limite, un bon album de Dungeon Synth est celui qui sait se faire oublier. Un peu comme la musique des films de boule des 90s ou la discographie de [INSERER ICI N’IMPORTE QUEL TRUC QUE TU AS ENVIE DE BASHER]. Un jour, je parlerai de ces perles. Mais là il faut que je vous parle de ce cd de… *fais semblant de chercher dans ses dossiers alors qu’il est clairement en train d’écrire une phrase entre astérisques*… MORTIIS.

A l’époque, difficile de dire que le mec n’avait pas son originalité (non mais regardez cette pochette !). Mais même à son niveau, lorsqu’on écoute "Født Til At Herske" on est loin de "The Stargate" (qui est pas destructeur non plus).

Cet album, c’est de l’antiprog.

Je crois que j'ai même plus de plaisir à écouter le "Daudi Baldrs" de Varguichou, parce qu'au moins il y a plus de titres. Et le PIRE, c’est que je le connais bien, cet album. Je me rappelle de cette soirée de Warhammer JDR où j’avais paumé mes pjs dans une phase d’enquête ultra putain de chiante dans une cave. Le truc avait été assez laborieux et peut être que j’avais pigé à quel point la musique avait pas dû aider. Le mieux, ce serait d’écouter par vous-mêmes et de vous mettre ça en ambiance le temps que je finisse d’en dire du mal.

Le désespoir ultime de ce clavier cyclique, ses trompettes qui ressemblent à du mauvais SUMMONING ralenti jusqu’à l’amorphisme total... On doit se taper la rengaine délavée jusqu’à ce que des fantômes commencent à apparaître aux alentours de la quinzième minutes, sous forme d’un écho frétillant. Le clavier / trompette / clavecin est toujours un peu dans un freestyle parkinsonien en tournant en rond sur sa gamme Do Rien ou Do Pas Grand-chose, truc comme ça. Toujours pas de mélodie en vue à ce moment là. Vous imaginez bien, vous autres, les rôlistes, à quel point on pourrait être au bord du suicide collectif en entendant ça dans une partie du samedi soir chez Bernard.
Je fus bien bête de penser que c'était une ambiance adéquate.

Après cette superbe parenthèse « ma Thug Life d’adolescent », je vous propose virtuellement de passer à ma critique du second volet composant cet étrange diptyque :










Cette seconde partie, c’est un peu comme regarder n’importe quelle « version 24h » d’un gif animo-sonorisé, en moins drôle. Il a l’air de se faire chier comme nous, le MORTIIS. Parfois il dit des trucs mais il préfère sampler sa voix et la mettre en boucle parce que ouais, trop d'effort. Et le dernier quart d’heure, il s’endort sur « repeat ». Je ne vois vraiment que cela, je n’arrive à déceler aucune putain de variation là-dedans. Même les mamies de la maison de retraite d’à côté, qui se gavent de jeux de 7 différences entre deux mots croisés devraient avoir l’oreille sacrément musicale pour pouvoir déceler ce qui change dans ce second titre d'une demi-douzaine de minutes à l'autre. J’exagère, à 22:50, il y a un petit truc qui change, genre mélodie Gollumesque et une petite excitation de clavier que ton corps tellement désespéré ne peut pas s’empêcher de voir comme une montée en puissance.

Ah oui bah lui on pourrait faire couler pas mal d’encre même si en général on essaie de rien imprimer histoire de pas gâcher. En terme de longueur, ça fait quasiment le double de temps que le meilleur album de FINNTROLL, avec inversement moins de fun.
Les claviers de MORTIIS grimacent comme la tronche de l’ex-EMPEROR, en mode téléfilm de Sci-Fi. Ça grimace et ça grince. Comme les portes d’un vieux, très vieux donjon. Il n'y a même plus de porte à défoncer tellement le truc est en ruine.
Et l’avis que j’ai de cet album résume à peu près 90% du Dungeon Synth. Même si bien sûr, les hardcores du genre vous diront le contraire. M’enfin il y a bien des gens qui votent Jacques Cheminade, pas sûr qu'il faille les suivre.

Quoi ?
Des arguments ? Rah mais vous faites chier, c’est quoi cette mode des arguments, on a plus rien le droit de dire que c’est de la merde, c’est dingue ! Bon, je reviendrai un jour avec un exemple de BON Dungeon Synth, keep branchède. Attendez-vous à encore plus de gratuité et de mauvaise foi.

A lire aussi en AMBIENT par VOLTHORD :


DARGAARD
Rise And Fall (2004)
Le projet ambient de tharen d'abigor...grandiose!!




SOPOR ÆTERNUS
Dead Lover's Sarabande 2 (1999)
Gothic médiéval sombre et tourmenté


Marquez et partagez




 
   VOLTHORD

 
  N/A



- Mortiis (multi-instrumentiste!)


1. Født Til At Herske Pt I
2. Født Til At Herske Pt Ii



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod