En 2003, BLEEDING THROUGH continue son aventure underground. Le groupe décide de franchement lancer la machine et revient après un "Dust To Ashes" plutôt encourageant.
On notera que le line up évolue quelque peu (et il continuera par la suite, l'album a peine terminé...) mais surtout la présence de 4 titres déjà présents sur la galette de 2001 !
Ce qui fait plaisir, c'est bien le fait que :
1- Ce soit de très bons titres !
2- Ce retour s'accompagne d'une production beaucoup plus soignée.

Car en effet, "Just Another Pretty Face", "Turns Cold To The Touch" au final torturé et l'excellente "III Part 2" sont bien présentes. Le son est méchamment remis au goût du jour et Brandan a énormément progressé, donc travaillé sa voix. On est loin des cris death ou metalcorés "brut de décoffrage" précédemment servis. La voix claire est chargée d'émotion et les growls sont puissants comme jamais. On retrouve ce BLEEDING THROUGH qui ne fonctionne pas à l'économie. Quel plaisir !
Seul bémol à ce sujet : le son de la batterie. Elle claque à mon goût parfois beaucoup trop (l'intro speedée de "I Dream Of July") ce qui lui confère un côté "boite de conserve" des plus pénibles...

Reste donc 6 titres inédits, qui respectent là aussi le cahier des charges : blasts et décharges de furie (l'intro du titre éponyme dévastatrice avant de vous briser la nuque sur des couplets à vous faire headbanguer comme rarement), breaks et rebreaks incessants. Le tout réussissant le tour de force de conserver une harmonie et une franche cohésion dans la composition.
C'est désormais officiel, BLEEDING THROUGH a trouvé le truc. Il n'est plus véritablement question de se taper un énième combo de Metalcore (dont tout le monde annonce déjà la fin et la mort, R.I.P) sans âme, juste ici pour faire du pognon.
Non Messieurs, Dames.

BT pouvait pourtant nous faire peur à ce sujet : on note la participation de M. Shadows et de Synyster Gates de AVENGED SEVENFOLD sur le titre "Savior, Saint, Salvation". Superbe intro mélodieuse, du piano, des riffs de guitare plus massifs que jamais, avant de lâcher les fauves, voilà ce qui vous attend. Reste le refrain à deux voix et le timbre un poil nasillard de Shadows qui pourront surprendre. Pour le reste, ça gifle !
Autre participation sur le titre d'ouverture "Rise" avec la présence en guest de John Pettibone de HIMSA (un quintet de Seattle qui a splitté depuis en 2008). Vous identifierez sans souci ce dernier dont le timbre haut perché dénote sacrément.
Pour le reste, c'est efficace et sans concession. Le genre de titres qui s'enchainent en ayant la sensation qu'il ne nous sera jamais possible de reprendre notre souffle. Même si au détour d'une intro mélodieuse on se voit offrir un pseudo moment de répits ("Our Enemie"), c'est juste pour mieux se faire faucher par la suite.
On découvre un break de basse sur "Wake Of Orion" qui ma foi claque bien et arrive à un moment opportun, les claviers sont toujours de la partie et donnent ici une (toute) petite touche Black Metal. Mouai... Une ambiance plus pesante sans doute. Faut pas déconner non plus. On est loin des pandas là...

BLEEDING THROUGH fait le boulot et se donne les moyens de ses ambitions : celles de percer. Sortir de cet underground du Metalcore en mettant littéralement ses corones au vent... On n'est pas ici pour rigoler mais le groupe arrive à contenter les mordus de furie, les accros au mélodies et les allergiques au mainstream.
Même si on se retrouve avec 40 % de connus, les efforts de production font qu'on prend toujours autant de plaisir à réécouter des tracks diablement carrées.
Allez, on passe à la suite et on signe chez un label dans la catégorie supérieure.

La suite au prochain numéro...

Note réelle : 3,5/5.