"Humanity's a wasteland of shallow traitors. You'll soon be one of them..."

Voilà ce que vous pouvez lire en double page au centre du livret de ce sixième opus des Américains de BLEEDING THROUGH. Nos natifs d'Orange County, tout juste sortis d'une tournée en compagnie de MACHINE HEAD et HATEBREED (excusez du peu !!) nous reviennent avec un album sobrement éponyme.
Un artwork flashy en guise d'accroche visuelle (au style très tendance avec crâne et phacochères) et l'arrivée derrière les manettes de Chris "Zeuss" Harris (HATEBREED, SHADOWS FALL, LAMB OF GOD) constituent les premières nouveautés. On oublie donc les oeuvres de mauvais goût et la présence d'un type de renom permet d'envisager avec une certaine envie cette livraison 2010.

Dave Nassie (ex-NO USE FOR A NAME) est venu gonfler les rangs du combo en 2009 et nous présente ici sa première collaboration en tant que membre à part entière de BT.
Bref, voilà pour les nouveautés dans la vie de BLEEDING THROUGH. Quel bilan au final ?

Après une longue intro particulièrement typée CRADLE OF FILTH dans les sonorités des claviers (qui seront très proches de cette caractéristique durant tout ce "Bleeding Through"), "Anti-Hero" déboule dans la place, ne laissant pas de doutes quant aux ambitions du groupe : continuer à frapper fort, dans le section Metalcore burné à tendance Death.
En effet, on hésite toujours à classer le groupe dans les gueulards mélodieux tant la présence de growls tend vers un Death Mélodique hargneux. Et dès cette seconde plage, on se mange une montagne de testostérone, une furie de blastbeats frénétiques encadrés par un mur de riffs Hardcore qui ne seront atténués que par les timides nappes de claviers de Marta...
Si le début de "Bleeding Through" se révèle particulièrement éprouvant (dans le bon sens du terme), il sera possible de trouver des titres plus "posés" avec le mid-tempo "Light My Eyes" au cours duquel Brandan Schieppati hurle comme un damné ! Tellement possédé que "Slow Your Roll", qui prend la suite, commence sur les mêmes hurlements : on frôle littéralement le Black Mélodique sur ces deux tracks.
Côté gratteux, Nassie semble vouloir faire preuve de bonnes volontés : on pourra noter des soli sur "Fifteen Minutes" et "Divide The Armies", mais qui ne casseront pas trois pattes à un canard non plus, soyons franc.

Ce qui persiste ici encore, c'est l'impression d'avoir un best-off des poncifs du genre : le type même de l'album et du groupe qui sont taillés pour foutre le feu dans une salle, en première partie. Les clichés sont quasi tous présents et vous aurez sans doute pu noter l'absence du plus classique... Rassurez-vous, les chants clairs sont bien évidemment de la partie, comme sur "Salvation Never Found" parfaitement à propos, mélodique et parfaitement mis en valeur par une batterie et des claviers particulièrement bien dosés. Moins plaisants et poussifs sur "Divide The Armies" aux refrains emmerdants, ainsi que sur "Distortion, Devotion".

Désolé enfin pour Marta et ses claviers qui passent bien inaperçus dans toute cette rage. Même les tentatives presque désespérées comme l'intro de "Distortion, Devotion" n'auront pas la possibilité de mettre en avant un poste quelque peu "5ème roue du carrosse"... Seul "Light My Eyes" prend une toute autre dimension grâce à son apport.
Heureusement, la partition de Brandan est toujours aussi plaisante et le gueulard en chef du groupe se montre à la hauteur. Clair, hurlé, growlé, il se montre de plus en plus à l'aise...

BLEEDING THROUGH continue donc son petit bonhomme de chemin... Meilleure visibilité, tournée avec des gros noms, producteurs de renom... Le combo s'accroche et semble progresser. Sans doute sa meilleure livraison à ce jour mais tellement formatée dans un espace plus que saturé. Quand on vous dit que les questions d'identité sont d'actualité, ce n'est pas pour rien... Voilà un groupe qui tente, il ne lui reste plus qu'à être payé... Un jour...

Note réelle : 2,5/5.