Soyons francs et clairs : ce tout premier opus de BLEEDING THROUGH est passé relativement (mode "gentil") inaperçu au moment de sa sortie dans le monde très à la mode du Metalcore en 2001.
Votre serviteur n'est d'ailleurs venu à ce titre que tout récemment car il voulait connaître franchement et plus sérieusement ce combo d'énervés !
Il faut dire qu'on a de quoi bouffer depuis le début de l'an 2000 avec ce genre. Difficile de se mettre des trucs sous la dents sans avoir le sentiment de l'"arrière goût". Quand tout à la saveur du KILLSWITCH ENGAGE et consorts, il faut se battre...

BT est burné et ce, c'est officiel, depuis ses débuts ! Pendant ce qui à l'époque n'était censé être qu'une pause avec 18 VISIONS, Brandan Schieppati n'en perdait pas pour autant toutes ses envies de hurlements !
Ce qui fait que BLEEDDING THROUGH est un combo attirant ou en tout cas intéressant, c'est qu'il recherche ses influences plutôt vers la Scandinavie que chez le son chaud et suave des références américains du Metal moderne. En effet, on retrouve le côté roots des hurlements et de la production qui tent vers le Black Metal (si, si !) avec pas mal de touches de Death Mélodique, typiques d'un son Göteborg. On peut citer par exemple AT THE GATES comme influence probable du groupe : "Thrones Of Agony" est superbement ancrée dans cette voie et constitue le morceau le plus réussi et abouti de ce "Dust To Ashes".

Tout ceci nous donne un album furieux et sans concession. Dès les premières notes, les premiers accords et les premiers hurlements hystériques, on est fixé. On va en prendre plein la tronche !
Si les riffs sont plaisants mais sacrément minimalistes, les plans leads sont plutôt agréables. Non, je n'ai pas dit qu'ils nous permettent de souffler (quoi que !) mais bien qu'ils offrent une dimension nouvelle aux tracks ("Hemlock Society", "Reflection").
Dans le même genre, on peut noter des breaks ambiancés pas piqués des hannetons : "Turns Cold To The Touch" et son final torturé, "Just Another Pretty Face" qui laisse apparaître un chant clair (!) ou "III Part Two", mélodieux dans son final.

Pour le reste, tout n'est que furie et débauche d'énergie. N'allez pas vous faire avoir par les samples introductifs et les quelques voix tout droit tirées d'un album d'ERA (mode Chœurs des églises), Troy Born martyrise sa batterie comme peu de personnes, le jeu minimaliste mais efficace des gratteux compose un véritable mur de décibels ne venant que servir de point d'appui à Brandan pour vomir sa rage ! Sonorités Hardcore ("Relfection", "I Dream Of July"), fausse piste introductive ("Thrones Of Agony" n'est pas une jolie ballade calme comme pouvait le laisser penser les 30 premières secondes !).
Grosse faute de goût tout de même que cette piste bonus qui n'est autre qu'une version alternative (live ? Studio brut de décoffrage ?) de "Shadow Walker" terriblement énervante avec son début "Je me fous de la tronche de SYSTEM OF A DOWN" (imitation de la voix de Serj, ou alors je fais de la parano mais là, c'est indiscutable !). Inutile et véritablement insupportable.

40 minutes de furie complète pour un premier effort, il fallait le faire. Brut, sec comme un coup de trique, production minimaliste et écoutes éprouvantes définissent relativement bien ce "Dust To Ashes". Il est clair qu'il va vous falloir du temps pour soit digérer, soit vous y mettre. Les autres auront quitté le navire depuis bien longtemps...
BLEEDING THROUGH largue les amarres sur des eaux agitées et décide de prendre le large, entamant une carrière mouvementée et emprunte de furie... A découvrir pour l'aspect exutoire que cet opus véhicule...

Verdict : 2,5/5.