Les Fens est une région mystérieuse du Royaume-Uni où s'étalent plaines et marécages. Les membres du groupe y sont nés et puisent leur inspiration dans ces paysages à perte de vue, où la désolation et le grand air règnent en maître.

Voilà comme présentation de Metal Archives. Ça donne envie, n'est-ce pas ?

Sauf que… FEN appâte plus qu'il ne tue et touche à moitié la cible. La faute à un Black qui ne pèse pas assez lourd dans la balance. Certains passages sont carrément du Post-Hardcore (ou Post-Rock) planant ou du Metal atmosphérique limite Black/pop sirupeux ("Epoch"). Comme si FEN était incapable de maintenir le rythme, comme sur les longues "Carriers Of Echoes" et "A Warning Solace". Certains y verront de la diversité ou compareront ces cordes claires à une petite brise chaude soufflant sur les marais (ouh, que c'est romantique). Moi j'y entends de la faiblesse compte tenu de l'imagerie qu'ils prétendent faire naître. Il y a comme un manque de cohésion quelque part, je ne sais trop comment l'exprimer… Vous vous ferez votre opinion tiens ! Mais il reste que les Anglais auraient tellement pu se la jouer plus intense que ça ! Rare que je reste sur ma faim avec une telle recette, bien que l'appellation « presque contrôlée » Black Atmo/Postcore me fasse de l'œil, moi qui ne crache pas sur les fusions douteuses.

Je dois toutefois avouer que ma fibre émotionnelle (encore elle, putain !) répond aux atmosphères tissées au clavier dont "Epoch" est surchargé. J'ai toujours été sensible à cela, donc inévitablement, je me fais charmer par ces claviers susurrant de jolis poèmes sonores, telle une nymphe qui serait apparue dans un halo à la surface de ces marais pour y saupoudrer un peu d'or. J'ai à quelques occasions voyagé dans ces mini-tornades de poudre aux yeux, je l'admets. Je ne suis pas fait de pierre. Oui, FEN a des qualités, il n'est pas automatiquement relégué aux oubliettes comme un méchant petit canard campagnard au duvet mouillé par la rosée.

Mélancolie et grisaille sont donc au rendez-vous sur "Epoch", une continuité de "Malediction Fields". Sauf que je demeure beaucoup moins enthousiaste que certains devant ce combo, qui n'arrive pas à la cheville des grands du Black Atmo européen tendance pagan, comme DRAUGNIM, WODENSTHRONE ou WINTERFYLLETH. Trop superficielle et brouillonne, la musique de FEN manque de punch et de coups de glaive en plein cœur pour vraiment marquer au fer rouge.

Et devinez quoi ? Il n'y a plus rien à ajouter.

FEN sera toujours deuxième s'il continue sur cette voie. Mais bon, deuxième vaut mieux que troisième, hein ? Surtout que "Epoch" est assez agréable à écouter, donc je ne peux que le recommander. Et non, je ne me contredis pas, je laisse la chance au marcheur de se dépêtrer du marais dans lequel il sombre tranquillement…

Note : 2,5/5.

Top : "Of Wilderness And Ruin", "The Gibbet Elms", "Ashbringer".