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MEPHISTOPHELES - Songs Of The Desolate Ones (1999)
Par BAST le 23 Février 2011          Consultée 4625 fois

Extrait d’un échange que j’ai eu avec l’un des vendeurs d’ADIPOCERE :

- Lui : C’est du Black avec les chœurs de BLIND GUARDIAN
- Moi, après que des souvenirs encore bien frais eurent imposé le refrain de "Time Stands Still" dans mon crâne, comme si mes tympans étaient équipés d’une sono monstrueuse : Ah ouais ? Et c’est bien ?
- Lui, étonné de la question : Ben, c’est avec les chœurs de BLIND GUARDIAN
- Moi, la bave aux lèvres, tandis que "Thorn" envahit cette fois mon esprit : OK, ajoute !

En général, lorsque je passais commande chez ADIPOCERE (je vous parle d’une époque où acheter par téléphone en confiant son numéro de carte bleue était à la pointe de la technologie), j’aimais terminer sur un conseil du vendeur. Parfois, ça fonctionnait (SUMMONING, découvert de cette manière), d’autres fois moins, voire pas du tout (VENI DOMINE).
La plupart du temps, les conseils reposaient sur de menus détails et n’offraient que peu de garantie quant à l’appréciation pressentie ; ADIPOCERE venait de recevoir un album de black correctement packagé qu’ils le conseillaient à n’importe qui eût acquis le dernier DIMMU BORGIR.
La réussite, avec MEPHISTOPHELES, fut au rendez-vous.

Et pourtant, en matière de black metal, les Allemands ont mauvaise presse. Il n’est pas rare de leur reprocher un manque total d’inventivité (MYSTIC CIRCLE étant la cible privilégiée des détracteurs). MEPHISTOPHELES, hormis les fameux chœurs évoqués plus haut, demeure lui aussi conforme à ce stéréotype : la formation évolue entre DISSECTION (la guitare, le piano), DIMMU BORGIR (utilisation des claviers et manière d’édulcorer) et un peu moins LIMBONIC ART (certaines orchestrations), avec une tendance appuyée à réciter ses plans.

Pourtant, le savoir-faire dont est doté MEPHISTOPHELES balaie facilement le rapport étroit entretenu avec la notoriété de ses ainés. D’abord grâce à un travail titanesque sur la guitare ; on ne compte pas les riffs, tant ils se renouvellent. Montés sur une batterie marathonienne, ils imposent une collection permettant aux titres puis à l’album de s’effeuiller avec un intérêt sans cesse diminué. L’hypnotique "Kurgan Supremacy" ou "Twilight Shore", par exemple, exhibent une guitare la rage aux dents. Plus intéressant encore, "Across Oceans Of Time" a confié à la six-corde une mélodie catchy qu’elle s’empresse de durcir. Des riffs mais aussi des soli. Ou les deux, même, sur "Opaque Fortress" : ils s’y tirent la bourre plusieurs minutes durant, toujours avec le souci de bouleverser leurs arguments.

Du côté du chant (ou des hurlements si vous préférez), on note aussi un bon travail, même si le registre Black est assez resserré en matière de variété. Majoritairement en retrait, sous-exposé oserais-je dire, il introduit un contraste assez intéressant quand lui, sépulcral, renfermé sur lui-même, provoque du trouble tandis que les orchestrations, les chœurs ou les riffs bien détachés se mettent plus facilement à notre disposition.

Enfin, "Songs Of The Desolate Ones" confine à l’excellence par l’entremise des chœurs. Typés Power Metal, ils jettent sur l’album de la fraicheur par leur utilisation puisque nichés au sein d’une structure Black. Leur présence ajoute un cachet inestimable à "Songs Of The Desolate Ones". "Opaque Fortress", par exemple, les impose dans une manière de Heavy Metal sucré avant qu’une guitare abrasive et un chant surgi du Père Lachaise prennent le relais. Sur "Moldavian Fires" ou "Across Oceans Of Time", ils interviennent façon chœurs de l’armée rouge, mais sur une batterie martiale et intense, montrant que, malgré les chœurs, MEPHISTOPHELES s’est efforcé de ne pas jeter aux orties le minimum d’intransigeance à laquelle doit se conformer un album de Black metal, aussi mélodique soit-il.
Le résultat est si prenant qu’on regrette leur parcimonie, du reste. Problèmes de coûts ou volonté de garder sauve la nature extrême et peu tolérante en termes d’édulcoration d’un album de Black Metal, une assiduité plus soutenue ne m’aurait pas déplu.

"Songs Of The Desolate Ones", quoique handicapé par une pochette guère attrayante, se distingue donc à plusieurs titres. Sa force réside dans la somme de riffs et de solos proposée, dans l’introduction de chœurs guerriers au rendu convaincant, dans cette volonté soutenue de densifier les compositions et dans une production de qualité (même à exhumer l’album plus de dix ans après son enregistrement, aucune sensation de vieillissement ne vient entacher son écoute).
Pour un amateur de Black Metal travaillé et somme toute consensuel, se le procurer tombe sous le sens.

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Par BAST




 
   BAST

 
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- Nordischer Künstler (chant)
- Jury Kowalczyk (guitare)
- Hanno Weihe (guitare)
- Garvin Bösch (basse)
- Selphratus (batterie)


1. A Desolating Hymn
2. Kurgan Supremacy
3. Twilight Shore
4. Opaque Fortress
5. Moldavian Fires
6. Across Oceans Of Time
7. Northern Eternity



             



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