Bon, je récapitule : en 1995, SILMARILS perce au niveau national avec un premier album plutôt bien troussé et immédiat. Le genre de galette taillée pour l'absence de prise de tête...
L'album éponyme marque ainsi le début du groupe. Bref, on attendait la suite avec impatience.

Et alors là, personne n'aurait imaginé voir débarquer... Un live ! Sur la base d'un album studio !

Évidemment, quand on a apprécié les morceaux de "Silmarils", on se précipite sur ce "Live" en se disant que tout cela doit regorger de nouveautés, d'inédits, de raretés, de... Bref, un truc truffé de cadeaux, un machin gorgé de trésors... Que sais-je !?

La capture live de Mars 1996 à Mâcon (avec Clive Martin aux manettes une fois encore) ne comporte que 10 titres. Tiens, bizarre....
Il dure 38 minutes ce live...!!! C'est tout ? (l'acheteur commence à frissonner, voyant pointer le bout du nez d'une arnaque).
Rapide coup d'oeil sur la setlist : 8 titres de "Silmarils" et deux reprises. Bilan : rien de neuf !
Une fois digéré le haut le cœur, on rejette un coup d'oreille à cette histoire : un public présent, actif, peu avare de chant avant un "Mackina" (single efficace récemment disponible et ayant inondé les ondes radiophoniques) puis un "Fils D'Abraham" en quasi tout point identique à la version studio.
David échange, articule les titres, bref, fait son frontman. Les morceaux issus de l'album s'enchainent franchement bien.
On note la disparition de "Killing Da Movement" (merde), "Just Be True", "Communication" et "Je Ne Jure De Rien" (pas grave x3).
Les scratch font trop cheap sur "Victimes De La Croix" mais rien à redire autrement sur le mix de cet album. Martin fait encore une fois un super travail : les morceaux sont parfaitement valorisés et passent aisément l'épreuve de la scène. C'est même terriblement (qui a dit bizarrement ?) super proche de la version studio mais bon...
Reste que le début de "Love Your Mum" semble bien gâché par un riff en mode ralenti (un peu comme le tube "Cours Vite" qui fait "mou du genou" tout à coup) avant un pseudo break en anglais qui n'apporte pas forcément grand chose à notre affaire.

Et les inédits dans cette histoire ? Rien, je vous l'ai déjà dit ! Juste deux reprises :

"It's Tricky" des RUN DMC (oui, ceux qui ont ressorti AEROSMITH de la galère diront certains) : un sacré dépoussiérage de ce morceau un poil en retenue, qui ici gagne en "férocité". Un joli exercice au final. Pêchu et totalement dans l'esprit de ce combo sans complexe. J'en viens à ne pas regretter l'original qui fait bien pâle figure face à la version de nos frenchies.

"Gratitude" des BEASTIE BOYS : là encore même constat. Celui de la version survitaminée. Les puristes du groupe mythique pourront sans doute crier au scandale, mais une fois de plus, on ne va pas gueuler face à ce coup de jeune ou bain de jouvence qui vient mettre une sacrée dose de fusion dans la marmite de la soirée.

Au final, si vous passez outre un artwork ridicule et franchement pitoyable (entre la pochette quelconque genre "j'ai raté mon polaroid" et des mecs à poils au dos, oui je sais que ce sont les mecs du groupe !), un livret, comment dire, des plus minimalistes (le coup du patchwork des photos de la tournée...) et que vous n'avez rien contre une setlist ultra prévisible (forcément, avec une seule galette au compteur...), vous serez capable d'apprécier ce p'tit moment de Metal Fusion.

Pour moi, j'en resterai là, les chemins plus rock du groupe par la suite ne me brancheront plus du tout. En tout cas un épiphénomène, une comète de Haley qui m'aura fait passer deux années bien sympathiques...
Aaaah, nostalgie, quand tu nous tiens !

Note réelle : 2,5/5 sauvée par deux reprises bien plaisantes permettant d'arrondir au supérieur.