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GRINDCORE  |  STUDIO

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2006 Customized Warfare
2009 Behold The Failure
 

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MUMAKIL - Behold The Failure (2009)
Par SHUB-NIGGURATH le 11 Janvier 2011          Consultée 3821 fois

Salut les Grindeux ! Vous permettez que je squatte votre pré carré le temps d’une chronique ? Les occasions sont plutôt rares et je m’en voudrais de ne pas saisir celle-là. Certes, je suis incapable d’atteindre la profondeur de vos analyses, la subtilité des règles applicables en la matière m’échappant encore un peu, mais je crois pouvoir affirmer que lorsque le produit concerné arrive à te remettre à l’endroit les tripes qu’il t’avait grave retournées auparavant, c’est qu’il mérite au moins le qualificatif de correct. J’ai bon ?

Non ? Remarquez, je dis cela, je ne dis rien non plus. Le critère est à la fois trop commun et subjectif pour prétendre à la pertinence et différencier le bon Grind de l’ivraie (ah ah, je démarre fort). Aussi, il est fort probable que ceux qui avaient succombé à la recherche et à la variété du monstrueux "Customized Warfare" ne goûtent pas avec le même enthousiasme le monolithique et conservateur "Behold the Failure".

Le principe, pourtant, n’a pas changé. Une soudaine dégelée de 27 titres dont le plus conséquent ne dépasse pas les deux minutes, qui torturent à mort une ou deux idées avant de mettre illico au supplice les suivantes. Virage sur l’aile, par contre, en ce qui concerne la mise en œuvre : les compositions se conjuguent cette fois-ci sur le seul mode du bourrinage intensif. Elles sont donc dégraissées du Death bien épais qui donnait précédemment à chacune d’elle sa saveur particulière. Evidemment, il en reste quelques traces puisque la barbaque est encore dégrossie à la hache, mais pas suffisamment pour différencier du premier coup les différents morceaux jetés n’importe comment sur l’étal. Même si MUMAKIL a pris le soin de les étiqueter avec de vrais intitulés, leur individualisation ne s’en trouve pas pour autant facilitée. Bref, fini le Death/Grind à la délicate préciosité, place au Grindcore grossier qui pue la sueur. Comme le suggère d’ailleurs finement l’illustration de la pochette, les Oliphants (il fallait bien la faire) sont toujours de sortie, sauf qu’ils sont désormais fermement cornaqués. Leur charge a perdu en sauvagerie ce qu’elle a gagné en prévisibilité, et le troupeau fonce droit devant lui, prêt à concasser les benêts qui accepteront de rester sur sa route.

La production, en ce sens, est à nouveau excellente. Moins lourde que la précédente, elle a su conserver juste ce qu’il faut d’aspect gros lard pour que l’aigreur Punk/Hardcore logiquement mise en avant dégage une puissance inhabituelle au regard de son ordinaire méchanceté de chat maigre. Conséquence prévisible et regrettable, la basse est quasiment inaudible. La nature de l’exercice justifiait de cantonner le rôle de Taverne au strict minimum, non de le maltraiter à ce point.

A Jéjé, le guitariste, de se coltiner l’essentiel du travail. Là, pas de déception. Ses riffs, baveux à souhait, courts, précis et incisifs, partent encore une fois dans tous les sens, se faisant alternativement martiaux ou légers, posés ou frénétiques, graves ou foldingues, droits ou vicieux. La linéarité qui se dégage insidieusement de "Behold The Failure" ne leur est donc pas directement imputable. Elle provient principalement de ce que la batterie n’épouse plus fidèlement leur course débridée. Une prise de distance compréhensible dès lors qu’il s’agit de donner une assise essentiellement Grind et que la basse s’est perdue en cours de route. Les changements de rythme déroutants et autres ruptures fracassantes sont désormais denrée rare, et Seb utilise sa technique arachnéenne pour envoyer d’impressionnantes séries de blasts et hyper blasts qu’il enjolive de ses plus beaux effets (petits roulements de caisse claire, utilisation astucieuse des cymbales, etc.) pour ne pas consommer complètement le divorce, invariablement entrecoupées de passages à double pédalage aussi classique que frénétique. Alors, devinette palmipède : quand ces derniers accompagnent des riffs violents et dodus, qu’est-ce qu’on obtient ? Ben oui, du Thrash. Explosif, certes, mais du bon vieux Thrash quand même. Etonnant, vraiment ? Quant au chant, je l’ai gardé pour la fin, puisqu’il parachève cette volonté d’arasement. Thomas restreint volontairement l’étendue de sa palette vocale. Plus de cris de truie qu’on égorge (ou si peu). Plus de growl éructé. Voire plus de growl du tout, à ce stade. Juste une voix grasse, tout en retenue et monotonie si j’ose dire, pour qu’elle ne dévie pas trop vers le brutal et scelle solidement les pièces les unes aux autres.

On pourra, juste pour la forme, s’interroger sur les raisons qui ont poussé les Suisses de MUMAKIL à régresser ou, c’est selon, progresser de la sorte. Est-ce pour satisfaire les exigences de Relapse Records (le groupe est passé chez les grands) et/ou faire à nouveau la révérence à l’agressivité de NASUM ? Difficile à dire. A moins que ce ne soit pas pure nécessité. Le Death/Grind est un petit monde endogame qui peine à se régénérer, y compris en tombant dans le total n’importe quoi à la CEPHALIC CARNAGE, et il n’y a guère qu’à NAPALM DEATH que l’on pardonne de mouliner la même soupe depuis vingt ans. Quoi qu’il en soit, les Genevois semblent pleinement assumer cette orientation. Et la qualité du résultat obtenu leur donne entièrement raison.

Parce qu’au regard de toutes les contraintes observées, "Behold The Failure" est trop compact, trop furieux, trop propre, trop millimétré, en un mot trop conventionnel, pour qu’il ne laisse qu’une banale impression de déjà entendu. MUMAKIL martyrise au-delà du raisonnable les préceptes du conservatisme bon enfant au point de cracher un Grindcore qui n’a plus rien à voir avec tout ce qui a déjà été fait. Mais comme on aurait toujours dû le faire. Un Grindcore réactionnaire, en quelque sorte.

Quand vous écouterez le dernier BRUTAL TRUTH, vous comprendrez mieux.

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   SHUB-NIGGURATH

 
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- Thomas (chant)
- Jéjé (guitare)
- Taverne (basse)
- Seb (batterie)


1. Brothers In Slavery
2. Barbecue In Bhopal
3. Get Wasted Or Die
4. Black Sheep
5. Whip Reward
6. The Eye Of Wrath
7. Control
8. State Of War
9. The Order Is Fucked Up
10. I-bomb
11. Useless Fucks
12. Without Grief
13. Pigs On Fire
14. Worms Of Chaos
15. Daily Punishment
16. Pisskeeper
17. Behold The Failure
18. Regression
19. Wish You The Worst
20. Let There Be Meat
21. Parasites
22. In Cold Blood
23. Face Reality
24. Apathy
25. Crawler
26. Mass Murder Institution
27. Doomed



             



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