Vous souvenez-vous de ces "Ténèbres Du Dehors" - ma première chronique écrite pour mon intégration au sein de l’équipe de Nightfall ? De son envoûtement ? De son élégance ? De sa créativité expurgée de nulle part ?

Ici, nous allons aborder sa version décantée, "Weeping Nights". Expurgée de quoi, au fait ? Des cris inhumains proférés par Alexandre Hasnaoui, principalement. De plus, le chant de la cantatrice soprane - secondée, il est vrai, de chœurs féminins - devient omniprésent et apaise nos maux !

Recueillement, réflexions introspectives et bien-être mélancolique…

Pourquoi retravailler un album si puissant ? Sans doute pour prouver l’efficacité de leurs créateurs de génie. Ou alors, aller au cœur des choses et faire jaillir cette volonté de se surpasser… dans la qualité !

Les trois premières chansons sont nouvelles. Elles apportent un éclairage plus doux, plus calme. J’irai même plus loin - jusqu’à profaner nos souvenirs les plus tenaces (pour ceux qui connaissent bien "Les Ténèbres Du Dehors") - en déclarant plus positif ! Oui, nous percevons l’espoir, y compris dans ce magnifique morceau "O Solitude". Être seul(e) peut nous être bénéfique pour réfléchir sur nos actes - accomplis ou en devenir - en créant un bouleversement personnel dont l’acheminement nous poussera dans nos retranchements : allons-nous nous laisser mourir pour un échec ? Ou braverons-nous l’obstacle pour réapparaître ? Seul(e) vous, le savez !

Quoiqu’il en soit, "Weeping Nights" laisse un sentiment de bien-être, au final. Ce qui n’était vraiment pas le cas de son pendant et aîné d’un an à peine.

Quant aux autres titres repris des "Ténèbres Du Dehors", ils s’appauvrissent en intensité mais gagnent en clarté. Je m’explique : les cris magnifiquement terrifiants me foutaient les boules pour peu que je sois un tantinet nerveux au départ de son écoute. Ils me mettaient sens dessus dessous ; j’étais aux aguets, à l’affût d’un coup, angoissé et apeuré de rencontrer le MAL en personne ! Or, ici, l’atmosphère semble plus irréelle (à partir du moment où Lucifer existe bel et bien à vos yeux…), plus aérienne si vous voulez. Des Ténèbres couleur charbon, vous évoluez vers vos tristes nuits aux teintes embrumées de mauves, nuancées de violet et aux confins de reflets mordorés…

Si "Weeping Nights" n’est pas essentiel, il peut très bien convenir pour une première approche du groupe. Quant aux mordus d’ELEND, ils l’ont déjà ! Personnellement, en fonction de mon humeur changeante, l’un ou l’autre convient mieux pour se ressourcer ; que ce soit dans la recherche d’un apaisement ou dans la haine qu’il vous faut expulser de votre dépouille mortelle, n’en déplaise.

Pas de grosses retouches donc ; il y a bien des claviers en moins sur "Nocturne", pour l’exemple, mais le morceau n’en est pas moins meurtri d’un manque. Et puis, la version de "Dancing Under The Closed Eyes Of Paradise" est plus fluide, moins lourde et donc plus puissante à mes oreilles. Qu’en est-il pour vous ?
ELEND est bien un groupe à part où la recherche qualitative de sa musique unique est incontestable, incontestée. Évidemment, il n’est pas obligatoire d’aimer leur travail, mais avouez que la puissance d’ELEND est au-delà de la norme…

Je vous souhaite d’excellentes nuits humides !